"On a plus de trois mètres de vagues et de creux" : à bord de l'Aquarius, la houle, le doute et des conditions de vie précaires
En raison d'une mer agitée, l'opération de transbordement des migrants de l'Aquarius sur un autre navire qui doit les emmener vers les côtes maltaises est rendue complexe et dangereuse. Aloys Vimard, coordinateur de Médecins sans frontières à bord du bateau humanitaire, témoigne des conditions difficiles à bord.
Avec 58 réfugiés à son bord, l’Aquarius fait route vers l'île de Malte. Le bateau est désormais à 35 miles nautiques, soit quelque 64 kilomètres, des côtes maltaises où doivent être "transbordés" les passagers. Le navire ne peut en effet pas accoster : selon les autorités maltaises, les passagers de l'Aquarius doivent en effet être transférés sur un bateau qui viendra les chercher dans les eaux internationales, en pleine mer.
Malheureusement, la météo est mauvaise : "On a plus de trois mètres de vagues et de creux, explique Aloys Vimard, coordinateur de Médecins sans frontières à bord du navire. Aussi, le transfert ne pourra pas se faire avant deux à trois jours".
"On risque de glisser à tout moment"
Aloys Vimard confie sa tristesse : "Ça fait mal au cœur : on a des personnes qui sont sur le bateau depuis six jours, dans des conditions précaires, déplorables pour des gens qui sont secourus en mer. Cela veut dire, pour eux, encore deux ou trois jours supplémentaires de doutes, d’angoisse, de questionnement." Outre les doutes et l’attente, les conditions de vie à bord de l’Aquarius sont particulièrement précaires : "Il faut imaginer que la plupart des personnes dorment sur le pont et dès qu’il y a une vague, les gens sont arrosés..."
Il n’y a que deux douches sur le pont, on a très peu de sanitaires. On risque de glisser à tout moment malgré les cordes installées sur le pont pour s’agripper.
Aloys Vimardà franceinfo
Dès que le bateau accostera, il perdra son pavillon, que le Panama a décidé de lui retirer. Serait-ce la dernière mission pour l’Aquarius ? "Il est inacceptable que des personnes risquent leur vie en mer sur des embarcations instables pour chercher une forme de protection : on espère donc à tout prix que ce soit la dernière mission", soupire Aloys Vimard.
"L’Aquarius ne devrait pas exister, ajoute le coordinateur de MSF. Ce n’est pas une solution. Mais la réalité, qui est difficile à accepter, est que des gens se noient en mer Méditerranée. Donc pour le moment l’Aquarius est nécessaire et indispensable, et nous ferons tout pour repartir le plus vite possible."
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