Migrants : le nombre de traversées illégales de la Manche vers le Royaume-Uni a nettement augmenté en 2024

Près de 37 000 migrants sont arrivés clandestinement au Royaume-Uni en traversant la Manche en 2024, un nombre en forte hausse par rapport à l'année précédente, selon des chiffres du gouvernement britannique.

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 01/01/2025 16:12 Mis à jour le 01/01/2025 17:40

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Des gilets de sauvetage, des bouées et un bateau pneumatique dégonflé sur une plage de Sangatte, près de Calais, après une tentative infructueuse de migrants de traverser illégalement la Manche pour atteindre le Royaume-Uni, le 4 décembre 2024. (BERNARD BARRON / AFP)

Le nombre de migrants arrivés clandestinement au Royaume-Uni en traversant la Manche sur de petits bateaux est reparti à la hausse en 2024, année particulièrement meurtrière avec une vingtaine de naufrages et des dizaines de morts. Cette hausse accroît la pression sur le gouvernement travailliste de Keir Starmer, alors que la baisse de l'immigration, légale comme illégale, a été l'un des enjeux majeurs de la campagne électorale l'ayant porté au pouvoir en juillet, qui a aussi vu la percée du parti d'extrême droite Reform UK.

Sur l'ensemble de 2024, 36 816 migrants sont parvenus à traverser la Manche depuis la France, soit 25% de plus qu'en 2023, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur britannique publiés mercredi 1er janvier. C'est toutefois moins que le record atteint en 2022 avec 45 774 arrivées. Les migrants versent des milliers d'euros à des passeurs pour pouvoir s'entasser sur des embarcations pneumatiques de plus en plus chargées.

Au moins 76 morts

Avec au moins 76 morts dans une vingtaine de naufrages, l'année 2024 a été la plus meurtrière pour les migrants qui prennent toujours plus de risques pour déjouer la surveillance des autorités sur cette frontière très sécurisée. Selon la préfecture du Pas-de-Calais, au moins 5 800 personnes ont été secourues en mer en 2024 et plus de 870 tentatives de traversée ont été empêchées par les forces de l'ordre.

Difficile d'expliquer les raisons "spécifiques" de ce regain, explique Madeleine Sumption, directrice de l'Observatoire des migrations, un centre de recherche de l'Université d'Oxford, interrogée par l'AFP. Mais l'experte note une augmentation en "octobre, novembre et décembre, une période où les chiffres diminuent habituellement parce que la météo n'est plus aussi favorable". Sur le seul mois de décembre, plus de 3 200 migrants ont effectué la traversée.