Réfugiés: la maîtrise de la langue, un élément essentiel pour l’accès à l’emploi
Selon une note de travail de l’OCDE et de la Commission européenne, il faut jusqu’à 20 ans pour que les réfugiés vivant dans l’Union européenne atteignent un emploi similaire à celui d’un natif de leur pays d’accueil.
«Seul un réfugié sur quatre a un emploi, dans les cinq années suivant son installation», affirme ce rapport auquel a eu accès l’AFP.
Ce constat sévère est principalement dû à une raison: la maîtrise de la langue. Le document démontre qu’un réfugié de niveau «débutant» ou «intermédiaire» a un taux d’emploi de 28% supérieur à ceux qui ne parlent pas la langue du pays les accueillant.
Et ceux qui maîtriseraient la langue aussi bien que les habitants du pays auraient un taux d’accès à l’emploi encore meilleur (de dix points).
Diane Binder, présidente et cofondatrice de l’association Action Emploi Réfugiés, interrogée par Géopolis, partage cette analyse: «Les deux principaux obstacles sont la langue et l’équivalence de diplôme. Il y a des différences entre les réfugiés. Ceux d’Afrique francophone ont en général moins de difficulté à trouver un travail. Ceux qui ont fui la guerre, comme les Syriens, n’avaient pas prévu de partir et n’ont donc pas appris le français et éprouvent plus de difficultés.»
Pas ou peu d'équivalence de diplôme
Pourtant, ils sont souvent plus diplômés. Cela ne leur assure pourtant pas une entrée dans le marché du travail plus rapide, et encore moins à un niveau équivalent. «Les Syriens sont souvent très qualifiés. Et ceux qui arrivent sans maîtrise de la langue sont contraints d’accepter des emplois qui ne correspondent pas à leur niveau de compétence. Par exemple, j’ai rencontré une personne qui était avocat en Syrie et est en train de repasser son diplôme en France. Je connais également quelqu’un qui était prothésiste-dentiste en Syrie. Mais il lui faudrait au moins 8 ans pour pouvoir exercer, ce n’est pas possible pour lui.»
L’association Action Emploi Réfugiés met en contact des réfugiés et des employeurs. Depuis le début de l’année 2016, plus de 100 emplois ont été pourvus, «dans tous les secteurs et à tous les niveaux». Mais les emplois peu qualifiés sont transitoires pour les réfugiés qui ne maîtrisent pas encore la langue du pays d’accueil.
Du côté des employeurs, «au début, ils se demandent souvent si cela va fonctionner. Ils veulent aider mais disent qu’ils veulent des gens compétents. Mais une fois qu’ils emploient des réfugiés, ils sont très contents.»
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