Terres rares et métaux stratégiques : la Commission européenne dévoile 47 projets d'extraction, de traitement ou de recyclage en Europe

Ils doivent bénéficier d'un soutien financier et de procédures d'autorisation simplifiées. Huit de ces projets sont situés en France, dont deux concernent l'extraction de lithium dans l'Allier et en Alsace.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un employé d'une mine de lithium en projet à Echassières, dans l'Allier, le 17 janvier 2024. (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)
Un employé d'une mine de lithium en projet à Echassières, dans l'Allier, le 17 janvier 2024. (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)

Ils doivent permettre de réduire la dépendance à la Chine et sécuriser l'approvisionnement de l'industrie. La Commission européenne a dévoilé, mardi 25 mars, une liste de 47 projets prioritaires pour l'extraction, le traitement et le recyclage de terres rares et métaux stratégiques sur le sol européen. Ils incluent l'ouverture de mines de lithium, de cuivre, de nickel ou de tungstene dans l'Union européenne, et bénéficieront de procédures d'autorisation simplifiées et d'un soutien financier européen.

Les projets listés sont répartis dans treize Etats membres de l'UE. Huit d'entre eux sont situés en France, dont deux projets d'extraction de lithium dans l'Allier (groupe Imerys) et en Alsace (Eramet). Le lithium est notamment indispensable pour fabriquer les batteries des véhicules électriques.

"L'Europe dépend actuellement de pays tiers pour de nombreuses matières premières dont elle a particulièrement besoin. Nous devons augmenter notre propre production, diversifier nos approvisionnements externes et constituer des stocks", a déclaré le commissaire européen à l'Industrie, le Français Stéphane Séjourné, en présentant la liste.

Des permis accélérés

L'UE a adopté en 2024 une législation pour sécuriser ses approvisionnements en matières premières. L'objectif est de réduire la dépendance à la Chine pour des matières utilisées dans la fabrication de batteries, d'éoliennes, ou encore de munitions. Il s'agit en particulier de rouvrir des mines en Europe, tout en respectant des normes environnementales strictes, alors que ces projets sont contestés par des militants écologistes.

Le texte établit une liste de 17 matières premières stratégiques, comme le cobalt, le nickel et l'aluminium, pour lesquelles elle fixe des objectifs chiffrés. L'UE doit pouvoir, d'ici à 2030, pour chacune de ces matières, assurer sur son territoire au moins 10% des besoins d'extraction, 40% de la transformation et 25% du recyclage. Les projets désignés comme stratégiques bénéficieront de permis accélérés. Le délai d'octroi des autorisations ne devra pas dépasser 27 mois pour les projets d'extraction, et 15 mois pour les projets de traitement et de recyclage. Le texte stipule aussi que l'UE ne devra pas dépendre d'un pays tiers unique pour plus de 65% de ses besoins pour les matières premières stratégiques.

L'octroi du statut de projet stratégique est également possible pour des implantations hors du territoire de l'UE. La Commission a reçu 46 demandes pour des projets dans des pays tiers, et doit sélectionner prochainement ceux qui seront jugés prioritaires et éligibles aux mesures de soutien de l'UE.

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