"Stratcom", la "task force" européenne pour lutter contre les ingérences étrangères et la désinformation en ligne
Depuis 2015, l'Union européenne s'est dotée d'une cellule chargée de traquer la désinformation en ligne, notamment en provenance de Russie.
La Russie se livre-t-elle à une guerre de désinformation contre la France et les Jeux olympiques de Paris ? C'est le centre d'analyse des menaces de Microsoft qui l'affirme. Le géant du numérique a détecté des manipulations en ligne pour semer la peur et dissuader les spectateurs d'assister aux JO. L'affirmation est démentie par la Russie qui dénonce une "campagne russophobe".
Mais il n'y a pas que les JO qui sont concernés. La campagne des élections européennes est elle aussi polluée par la désinformation et les fake news diffusées sur les réseaux sociaux, parfois amplifiées par l'intelligence artificielle. Pour tenter de combattre ce phénomène, l'Union européenne a donc mobilisé une équipe dédiée.
Une quarantaine de personnes
C'est une "task force" d'une quarantaine de personnes qui s'appelle Stratcom et opère au sein du service européen pour l'action extérieure, sorte de ministère des Affaires étrangères européen. Cette cellule a été créée en 2015, juste après l'annexion de la Crimée par la Russie car dès le départ, c'est de là que viennent la plupart des actions de désinformation malveillante.
Il s'agit par exemple de vidéos qui affirment que les citoyens fuient la "dictature" en Pologne et cherchent refuge en Biélorussie, que l'armée française recrute 200 000 volontaires pour aller combattre en Ukraine, qu'en Slovaquie, l'homme qui a tiré mi-mai sur le premier ministre Robert Fico est marié à une réfugiée ukrainienne ou encore, dans un autre registre, que l'Allemagne a décriminalisé l'exploitation sexuelle en ligne des enfants. L'objectif : semer la méfiance et conflictualiser le débat en inondant les réseaux de mensonges ainsi qu'en diffamant les dirigeants européens.
Coopération avec les cellules nationales
L'autre tactique consiste à induire en erreur les électeurs, en les incitant par exemple à griffonner un pourcentage sur leur bulletin, technique censée permettre de voter double. Même s'il est assez étonnant que des électeurs y croient, cela circule beaucoup en Allemagne et en Espagne. Il s’agit pourtant de faire invalider des bulletins, et peut-être de permettre de contester ensuite la légitimité du scrutin. Stratcom est une petite structure mais ne travaille pas seule. Son petit budget de 15 millions d'euros ne suffit pas, elle travaille donc en lien avec les cellules nationales, comme Viginum en France. Ce service d'observation est chargé de la vigilance et de la protection contre les ingérences numériques étrangères. Il emploie 42 personnes et est en constante expansion car le secteur est porteur, boosté notamment par l'intelligence artificielle qui améliore la qualité des fake news en les traduisant et les adaptant au contexte local.
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