Grèce: après deux ans de cavale, Nikos Maziotis à nouveau sous les verrous
L'un des hommes les plus recherchés de Grèce, Nikos Maziotis, chef du groupe Lutte révolutionnaire, est de nouveau derrière les barreaux. La police grecque l’a arrêté, le 16 juillet 2014, en plein cœur d’Athènes, alors qu'il était en cavale depuis juin 2012. Sa compagne Panagiota Roupa, ancien membre du groupe extrémiste est toujours en fuite.
Nikos Maziotis, 43 ans, se définit lui-même comme un rebelle. Le chef de Lutte révolutionnaire (EA) et sa compagne, Panagiota Roupa, elle aussi à la tête du groupe armé, s'étaient évaporés dans la nature en 2012 après leur libération à l'expiration de la durée maximum de détention provisoire (18 mois), en attente de leur procès. Tous deux ont été condamnés par contumace à 25 ans de prison pour leur rôle dans le groupe. Grièvement blessé lors de son arrestation, Maziotis doit répondre d'accusations de tentative de meurtre, de possession illégale d'armes, de vol à main armée, d'usage de faux, de vol et d'incendie volontaire.
Groupe actif de 2003 à 2010
Lutte révolutionnaire figure sur la liste des organisations terroristes établie par l'Union européenne et les Etats-Unis. Ce groupe à la rhétorique d'extrême gauche s’était fait connaître pour un tir de roquette sur l'ambassade des Etats-Unis à Athènes en 2007, qui n'avait fait que des dégâts matériels. Actif de 2003 à 2010, ce groupe armé a revendiqué une quinzaine d'attentats visant des personnalités politiques, des banques et des établissements publics, sans faire de victimes.
La police avait cru le démanteler en 2010 en tuant l'un de ses membres présumés dans un échange de tirs à Athènes et en arrêtant huit de ses membres dont trois ont été condamnés à la prison à vie en avril 2013.
Ces derniers mois, plusieurs attentats ont été commis contre des cibles symbolisant les sacrifices imposés aux Grecs en échange de prêts massifs de l'UE et du Fonds monétaire international, alors que le pays tente de sortir de la récession. Depuis les années 70, des institutions diplomatiques, judiciaires, économiques, sont prises pour cible en Grèce par des groupes à la rhétorique «révolutionnaire», dont l'appellation varie.
Une prime de 4 millions d'euros
La disparition de Maziotis et de sa compagne Panagiota avait remis en alerte les pouvoirs publics qui s’attendaient à de nouvelles actions violentes de Lutte révolutionnaire. Ce groupe a notamment revendiqué l'explosion d'une voiture piégée ayant endommagé la banque centrale grecque le 10 avril 2014 à Athènes, jour du retour de la Grèce sur le marché obligataire et veille d'une visite en Grèce de la chancelière allemande, Angela Merkel.
Le gouvernement a offert depuis janvier 2014 une prime de 5,4 millions de dollars, soit 4 millions d'euros, pour l'arrestation de Maziotis et sa femme. La récompense vaut aussi pour les auteurs de l'assassinat de deux membres du groupe d'extrême droite Aube dorée, en novembre 2013, devant un local du parti grec néonazi. Egalement mise à prix, la tête de Christodoulos Xiros, membre de l'organisation terroriste du 17-Novembre (démantelée en 2002), qui n'avait pas regagné sa cellule en janvier après une permission alors qu'il purgeait plusieurs peines de réclusion à perpétuité. Ce dernier serait impliqué depuis dans l'envoi d'un colis piégé à un poste de police au printemps.
Lors de son arrestation à deux pas de la cathédrale d’Athènes, au cours de laquelle il a été blessé, Maziotis a tiré à sept reprises au milieu des passants, selon la police. Un touriste allemand et un Australien de 19 ans ont été légèrement blessés. Le fugitif avait été identifié dans un magasin d'articles de camping près de la sortie du métro, avant de s'enfuir et d'être capturé quelques centaines de mètres plus loin. Les médias ont rapporté qu'il avait envoyé en direction des policiers une grenade qui n'a pas explosé. Toujours en fuite, sa compagne Panagiotta Roupa, reste activement recherchée.
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