Grèce : ce que l'on sait de la collision entre deux trains qui a fait au moins 57 morts
Il s'agit de l'accident de train le plus meurtrier de l'histoire du pays. Le chef de gare de Larissa, arrêté mercredi, a "avoué une erreur".
Des scènes "apocalyptiques". Une collision entre un train de voyageurs et un convoi de marchandises a fait au moins 57 morts près de Larissa, en Grèce, dans la nuit du mardi 28 février au mercredi 1er mars, selon un nouveau bilan provisoire de la police. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de l'accident. Elle a déjà mené à l'arrestation d'un chef de gare. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de cet accident, le plus meurtrier de l'histoire du pays.
Une collision frontale entre deux trains
L'accident est survenu vers 23h30 (heure locale), mardi, près de la vallée de Tempé. Un train de voyageurs reliant Athènes et Thessalonique, la deuxième ville du pays, est entré en collision frontale avec un convoi de marchandises qui faisait le trajet inverse. Le premier transportait 342 passagers, dont un grand nombre d'étudiants revenant d'un week-end prolongé.
Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux trains se trouvaient sur la même voie. Le choc a détruit les deux locomotives et provoqué le déraillement des trois premiers wagons du train de voyageurs, pulvérisés par la violence de l'impact. Un incendie s'est alors déclenché dans le wagon-restaurant, avec des températures atteignant 1 300 degrés, selon les pompiers grecs.
Des équipes de pompiers et de secouristes arrivés sur place ont fait état de scènes "apocalyptiques". "Des personnes couvertes de sang couraient partout en demandant de l'aide. Des gens jonchaient les champs après avoir été éjectés des fenêtres brisées", a raconté le président du syndicat des employés des premiers soins sur la chaîne de télévision publique ERT.
Au moins 57 personnes tuées
Les deux conducteurs des trains sont morts sur le coup. Au total, au moins 57 personnes ont été tuées, selon un bilan provisoire des autorités. La plupart d'entre elles se trouvaient dans les premiers wagons. De nombreux corps ont été carbonisés et certains passagers ne pourront être identifiés que grâce à des échantillons d'ADN. Des dizaines d'autres personnes ont été blessées et transportées à Larissa. Le maire de la ville a parlé de "flots d'ambulances amenant des brûlés, des amputés, tout ce qu'on peut imaginer".
Quelque 500 personnes ont poursuivi les opérations de secours dans la nuit de mercredi à jeudi. "Le temps joue contre nous", a expliqué un porte-parole des pompiers. "Plus le temps passe, moins les chances [de retrouver des survivants] sont grandes", a-t-il ajouté.
Un chef de gare arrêté
Les autorités grecques ont immédiatement ouvert une enquête sur l'accident, pour déterminer comment le train de voyageurs a pu être autorisé à emprunter la même voie qu'un convoi de marchandises. Venu sur les lieux de la catastrophe, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a affirmé que "tout montre que le drame est dû, malheureusement, principalement à une tragique erreur humaine". Il a décrété un deuil national de trois jours.
Le chef de gare de Larissa a été arrêté mercredi après une déposition au commissariat. Cet homme de 59 ans, poursuivi pour "homicides par négligence" et "lésions corporelles involontaires", a "avoué une erreur" lors d'une audition par la justice, jeudi matin. S'il est reconnu coupable, il encourt la prison à vie.
Le ministre des Transports, Konstantinos Karamanlis, a présenté sa démission, mercredi. Son successeur a présenté, jeudi, ses excuses aux familles des victimes, alors qu'il prenait ses fonctions. "Je veux leur dire (...) que tout va faire l'objet d'investigations", a déclaré Giorgios Gerapetritis. Il a déclaré que le gouvernement allait mettre en place un comité d'experts pour enquêter "de façon transparente" sur les causes de la collision.
Des manifestations et un trafic paralysé
Des habitants ont manifesté mercredi à Larissa, avec notamment des banderoles "La privatisation tue". Des rassemblements ont également eu lieu à Athènes, devant le siège de la compagnie Hellenic Train, mercredi et jeudi soir. Quelque 2 000 manifestants se sont aussi rassemblés, jeudi soir, à Thessalonique. La manifestation a donné lieu à des jets de pierre et de cocktails Molotov.
Jeudi, les trains étaient à l'arrêt après un appel à une grève de 24 heures des syndicats de cheminots pour dénoncer "le manque de respect dont ont fait preuve les gouvernements au fil du temps envers les chemins de fer grecs, ce qui a conduit" à cette catastrophe.
Une polémique enfle sur l'état du réseau ferroviaire, que des experts jugent vétuste. Le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias, a mis en exergue le manque de sécurité sur la ligne où est survenue la collision. "Toute (la signalisation) est faite manuellement. C'est depuis l'an 2000 que les systèmes ne fonctionnent pas", s'est-il emporté. Les représentants syndicaux de la compagnie des chemins de fer Hellenic Train avaient à cet égard tiré la sonnette d'alarme il y a tout juste trois semaines.
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