La passe d'armes entre la Grèce et la BCE en quatre actes
Une manifestation spontanée a débuté à Athènes, jeudi soir, après la décision de la Banque centrale européenne de restreindre le financement des banques grecques. Récapitulatif en quatre actes de la tension entre Athènes et la BCE.
Les Grecs sont descendus dans la rue pour soutenir leur gouvernement. Ils protestent contre le "chantage" de la BCE (Banque centrale européenne), qui a annoncé, mercredi 4 février, qu'elle suspendait une source de financement des banques grecques, au risque de l'asphyxie financière. Voici le résumé du bras de fer entre la Banque centrale européenne et Athènes.
Acte 1 : Tsipras fait la tournée des capitales
Après avoir déclaré, vendredi 30 janvier, par la voix du ministre des Finances Yanis Varoufakis, ne plus vouloir "collaborer" avec la troïka (BCE-UE-FMI), Athènes a commencé à avancer ses pions. Le nouveau Premier ministre, Alexis Tsipras, et son ministre des Finances effectuent une tournée dans les principaux pays européens pour trouver des alliés.
Outre un passage obligé à Bruxelles, le dirigeant grec se rend notamment en France pour tenter de rallier Paris à sa cause.
Acte 2 : la BCE prive les banques grecques d'une source de financement
Mais alors que l'exécutif grec est en tournée dans les pays européens, la BCE met la pression sur Athènes. De son siège, à Francfort (Allemagne), elle annonce, mercredi 4 février dans la soirée, qu'elle suspend en partie son robinet de financement à la Grèce.
Depuis 2010, les banques grecques pouvaient en effet emprunter de l'argent auprès de la BCE en apportant en garantie des titres de moins bonne qualité que ce qu'exige habituellement l'institution de Francfort. Or, explique Le Figaro, "les titres de dettes de l'Etat grec et ceux garantis par Athènes ne répondent plus à ces exigences depuis 2010, car ils ont été fortement dégradés par les agences de notation, qui les classent en catégorie spéculative, ou 'junck' en anglais". Fini les faveurs, donc.
Selon La Tribune, en coupant le robinet de financement aux banques grecques, la BCE signifie ainsi qu'elle refuse les propositions de Yanis Varoufakis. Et elle "menace de causer une panique bancaire pour forcer le gouvernement grec à céder".
Acte 3 : Athènes tient tête à la BCE
Première conséquence de la décision de la BCE, jeudi 5 février au matin : la Bourse d'Athènes perd 5% à l'ouverture et les valeurs bancaires sont attaquées. Le ministère des Finances évoque dans un communiqué "un moyen de pression politique au moment où une consultation à tous les niveaux se développe."
Il souligne aussi que les banques grecques peuvent toujours bénéficier d'un mécanisme d'urgence, appelé ELA, qui leur permet de recevoir des fonds de la Banque de Grèce en cas de crise de liquidité. Grâce à ce mécanisme et "selon la BCE elle-même, le système bancaire grec reste suffisamment capitalisé et totalement protégé", selon le ministère.
Cette ligne de crédit d'urgence, explique Le Figaro, "joue le rôle d'un masque à oxygène pour un grand blessé. Elle évite la mort par asphyxie." Mais "elle nécessite l'aval de la BCE tous les quinze jours. Cette ligne de crédit est révocable à tout moment." Cette liquidité d'urgence, précise La Tribune, "a été confirmée jusqu'au 28 février". Mais pas un jour de plus.
Acte 4 : les Grecs manifestent contre le"chantage" de la BCE
Quelque 5 000 personnes, selon la police, ont répondu jeudi soir à Athènes à un appel à manifester lancé via les réseaux sociaux contre "le chantage" exercé sur le gouvernement grec. En silence et sans banderole, les manifestants se sont rassemblés sur la place Syntagma, devant le parlement, théâtre de grandes manifestations anti-austérité ces dernières années, pour monter "leur soutien" au gouvernement de gauche Syriza qui "ose défendre les intérêts" des Grecs, ont expliqué des manifestants à l'AFP.
A Thessalonique, deuxième ville grecque, dans le nord du pays, environ 500 personnes se sont rassemblées pour scander "Non au chantage !" de la BCE, selon une banderole des manifestants.
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