L’Alliance solaire internationaIe: «l’Opep» de cette énergie renouvelable
L’Alliance solaire internationale, une organisation initiée par la France et l’Inde en 2015 en marge de la COP21, rejointe depuis par une centaine de pays, a été lancée début 2016 à Delhi. En associant les banques de développement et le secteur privé, l'ASI entend mobiliser 1000 milliards de dollars d’investissements pour accélérer l'accès à cette énergie abondante dans les pays du Sud.
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Les premiers projets de l’Alliance solaire internationale (ASI) peuvent commencer. Les statuts devaient être signés le 7 octobre à Delhi. Cette initiative lancée par l’Inde et la France intéresse aujourd’hui une centaine de pays en développement qui parient sur cette énergie abondante et renouvelable pour réussir leur électrification. Le Royaume-Uni, le Japon et les Etats-Unis sont également membres de l’alliance qui travaillera en lien avec l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les banques de développement, les entreprises et les investisseurs privés.
L’énergie solaire apparaît de plus en plus comme un outil central de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les technologies (photovoltaïques) s’améliorent, les coûts baissent, seuls les financements manquent.
Une coalition Nord-Sud
Cette Alliance solaire international se veut un club de coopération entre pays en développement «à fort potentiel solaire» et les pays disposant de technologies solaires avancées. Elle se fixe pour ambition de développer les transferts de technologies et les financements en faveur des pays du Sud. Le principe est de favoriser le partage d’expériences et de savoir-faire, de baisser les coûts des technologies et de tirer parti de la similitude des défis rencontrés d’un coté à l’autre de la planète.
L'Inde, qui dépend fortement de ses très polluantes centrales au charbon totalisant près de 60% de sa production d'électricité, entend faire du solaire la pierre angulaire de sa stratégie. Le Premier ministre Narendra Modi veut porter la production solaire indienne à 100 gigawatts en 2022, dix fois ses capacités actuelles.
Les entreprises mondiales du secteur se précipitent dans le sous-continent indien pour répondre aux centaines d’appels d’offres lancés par les gouvernements locaux. La concurrence est rude et les prix du kilowatt très fortement orientés à la baisse.
Outre l’Inde qui se trouve à l’origine de cette Alliance, on compte parmi les pays les plus impliqués dans ce projet le Bangladesh, le Brésil, le Chili, le Ghana, l’Indonésie, Madagascar, les Maldives, le Nigeria, le Pérou et le Vietnam… L’objectif est de déployer des technologies performantes et compétitives dans la zone intertropicale ou vivent 4,5 milliards d’habitants sans accès fiables à l’électricité.
Afrique: 650 millions de personnes privées d’électricité
L’Afrique subsaharienne, qui affiche les plus bas taux d’électrification dans le monde (14% seulement en zone rurale), a des besoins énormes tirés par la forte croissance démographique et économique. Pour cette seule région, la Banque mondiale évalue le rattrapage nécessaire à 40 milliards d’euros par an.
Il s’agit d’accompagner la montée des mégapoles sur le continent africain, en termes de production et d'extension du réseau électrique. Il y a également la question de l'électrification du monde rural où vit plus de la moitié de la population africaine.
Les premiers projets sont lancés. L’entreprise française Schneider Electric vient de signer un contrat pour la vente de huit centrales solaires équipées de batteries pour stocker l’énergie. Les panneaux photovoltaïques produisent de l'électricité, tandis que les panneaux thermiques produisent de la chaleur utilisable notamment pour l'agriculture, la pisciculture et la fourniture d'eau potable.
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Mutualiser les réseaux
Ce contrat de 5,4 millions d'euros concerne le Togo, le Bénin, le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Guinée-Bissau. Ces pays peuvent ainsi compenser leur peu de moyens financiers par des appels d’offres communs, mais aussi par une mutualisation des réseaux et des infrastructures.
Les solutions individuelles connaissent également un certain succès. Pour permettre à un enfant de faire ses devoirs le soir dans un village éloigné ou d’alimenter un téléphone portable, des lampes solaires de haute qualité sont aujourd’hui accessibles pour 20 à 30 euros. Des lampes solaires qui sont de plus en plus fabriquées et réparées sur place, ce qui à l’avantage de créer des emplois dans les pays du Sud. Un atelier de fabrication et de réparation implanté au Burkina Faso par l’entreprise Lagazel produit jusqu’à 500 lampes par jour et a permis la création d’une cinquantaine d’emplois.
L’objectif, pris par la communauté internationale, de limiter la hausse des températures en dessous des 2°C lors de la COP21 implique d’atteindre les 100% d’énergies renouvelables en 2050. La création de l’ASI et la reconnaissance de l’énergie solaire doit pouvoir accélérer la transition énergétique.
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