"Cécile et Jacques doivent être libérés immédiatement pour raisons humanitaires" : les proches des deux Français condamnés en Iran s'inquiètent de leur sort

Lors d'une conférence de presse jeudi matin, les familles de Cécile Kohler et Jacques Paris ont alerté sur la situation de leurs proches, dont "la survie" est désormais en jeu selon elles, et exhorté l'Etat français à les faire libérer au plus vite.

Article rédigé par Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les avocats Chirinne Ardakani et Martin Pradel autour de Noémie Kohler, lors d'une conférence de presse après la lourde condamnation de Cécile Kohler et de son compagnon Jacques Paris en Iran, le 16 octobre 2025 à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)
Les avocats Chirinne Ardakani et Martin Pradel autour de Noémie Kohler, lors d'une conférence de presse après la lourde condamnation de Cécile Kohler et de son compagnon Jacques Paris en Iran, le 16 octobre 2025 à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)

Un cri du cœur et un réel appel à l'aide. Devant la presse, jeudi 16 octobre, les avocats et familles de Cécile Kohler et Jacques Paris se disent "à bout". Les deux Français, détenus en Iran depuis trois ans, ont été lourdement condamnés mardi pour "collaboration avec les services de renseignement français et israéliens", et pour "action contre la sécurité nationale" par Téhéran. Une condamnation arbitraire, dénonce le Quai d'Orsay. La fille de Jacques Paris, Anne-Laure Paris, et la sœur de Cécile Kohler, Noémie Kohler, envoient un ultime appel de détresse à l'Etat français. Selon elles, il y a urgence.

La prise de parole de la fille de Jacques Paris est particulièrement poignante. Elle rapporte les paroles de son père, à qui elle a parlé pendant huit minutes au cours de la semaine : "Cécile et Jacques doivent être libérés immédiatement pour des raisons humanitaires. Leurs conditions de détention se sont dégradées. Mon père est à nouveau à l'isolement depuis 116 jours. Aujourd'hui, je me fais la porte-parole de son épuisement et de sa colère."

"Mon père m'a dit : 'Je te le dis parce que c'est la réalité, je regarde la mort en face'."

Anne-Laure Paris, fille de Jacques Paris

en conférence de presse

Les conditions de détention des deux Français se sont effectivement encore détériorées. On ne sait plus où ils sont enfermés. En revanche, on sait donc que Jacques Paris est à l'isolement depuis 116 jours, que les deux Français sont dans des cellules éclairées 24 heures sur 24, qu'ils n'ont pas accès à des douches, ni à des toilettes. Les familles appellent à l'aide. Elles le disent haut et fort. Elles ne reconnaissent pas les condamnations à 20 ans et 17 ans de prison qui ont été annoncées plus tôt dans la semaine.

Ce n'est pas la justice, selon leur avocate, Chirinne Ardakani. "En l'absence de notification officielle et en l'absence d'accès à un avocat indépendant, nul de notre côté aujourd'hui est en capacité de dire que ces peines, en réalité, ont été prononcées et par qui et dans quelles conditions, déclare-t-elle. Évidemment que toute cette procédure-là est une procédure fallacieuse. C'est une farce, c'est une comédie." Et de rappeler que les deux Français ont été arrêtés sans aucun fondement.

Les détenus pourraient participer à une opération de propagande iranienne

En conséquence, les autorités françaises doivent mettre tous les moyens possibles pour accélérer leur libération. C'est vital, une question de jours. Les familles craignent enfin que Cécile Kohler et Jacques Paris soient contraints de participer à une opération de propagande.

Les autorités iraniennes pourraient organiser une rencontre avec la presse à Téhéran. Pour les familles, évidemment, si cela devait se produire, il ne faudrait pas diffuser ces images qui auraient été prises sous la contrainte. Les avocats rappellent que, pour eux et l'État français, nos compatriotes sont les victimes d'une prise d'otages.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.