Deux ONG alertent sur une "escalade effroyable" du recours à la peine de mort en Iran, où 975 personnes ont été exécutées en 2024

Ce chiffre "extrêmement choquant", le plus élevé depuis que ce recensement a commencé en 2008, est probablement sous-estimé.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des manifestants protestent contre une exécution en Iran, le 29 octobre 2024, à Francfort (Allemagne). (ARDAVAN SAFARI / DPA / AFP)
Des manifestants protestent contre une exécution en Iran, le 29 octobre 2024, à Francfort (Allemagne). (ARDAVAN SAFARI / DPA / AFP)

Au moins 975 personnes ont été exécutées en Iran en 2024, une "escalade effroyable" du recours à la peine de mort comme moyen de "répression politique" par la République islamique, dénonce un rapport publié par deux ONG, jeudi 20 février. Ce chiffre "extrêmement choquant", le plus élevé depuis que ce recensement a commencé en 2008, est probablement sous-estimé : 90% des exécutions ne sont pas rendues publiques, selon l'organisation iranienne Iran Human Rights, basée en Norvège, et l'ONG française Ensemble contre la peine de mort, qui ont rassemblé de nombreux témoignages.

Parmi les 975 personnes exécutées en 2024 – une augmentation de 17% par rapport à 2023, 31 étaient des femmes, et quatre ont été pendues en public, selon le rapport. Plusieurs mineurs au moment des faits incriminés ont également subi la peine capitale. Ainsi, Mehdi Jahanpour, qui avait 16 ans lorsqu'il a été arrêté pour meurtre et a passé plusieurs années en prison, a été exécuté à l'âge de 22 ans, en septembre 2024. Une quarantaine de cas présumés d'exécution n'ont pu être inclus dans le rapport, faute d'avoir pu recouper suffisamment de sources, précisent ainsi ses auteurs.

"Le peuple iranien (…) représente la plus grande menace pour le régime, et la peine de mort reste son outil le plus puissant de répression politique", avec jusqu'à cinq à six exécutions par jour dans le pays, s'alarme le directeur d'IHR, Mahmood Amiry-Moghaddam, cité dans le document. "Ces exécutions font partie de la guerre que mène la République islamique contre son propre peuple pour maintenir son emprise sur le pouvoir", ébranlé depuis les grandes manifestations populaires de 2022-2023 qui avaient entraîné une vague d'arrestations dans le pays, ajoute-t-il.

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