"Eau, électricité, vie !" : les Iraniens bravent la répression
En Iran, les pénuries d’eau et d’électricité attisent la colère. Malgré la répression, les manifestations s’étendent et fragilisent un régime sur la défensive.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Il en faut du courage pour manifester en Iran. Du courage, et beaucoup de colère. Des rues de Téhéran jusqu’au sud du pays, les habitants bravent l’interdiction, excédés par les pénuries. Dans les cortèges, les slogans résonnent : "Eau, électricité, vie ! C’est notre droit inaliénable !"
Dans le Nord, plusieurs centaines de personnes se rassemblent également. Peu d’images circulent pour le moment, mais la contestation semble gagner d’autres villes. Depuis des semaines, le pays tout entier sombre dans une crise inédite. Les coupures d’eau et d’électricité sont quotidiennes, parfois jusqu’à 12 heures par jour. L’Iran vacille à la lueur des bougies, tandis que dehors, la chaleur atteint les 50 degrés. En cause : une sécheresse record et un régime jugé incapable de gérer la crise.
"C’est notre guerre contre la République islamique"
À Téhéran, une jeune femme a accepté de témoigner depuis son appartement : "On n’a plus d’eau." Comme beaucoup d’Iraniens, elle stocke ce qu’elle peut dans des bouteilles pour se doucher. Une pratique rudimentaire face à une situation qui l’inquiète : "La guerre est finie avec Israël. Et maintenant, c’est notre guerre contre la République islamique, à cause de ces pénuries d’eau et d’électricité, alors qu’on crève de chaud et que tout est cher. C’est effrayant."
La nuit, à Téhéran, les slogans prennent une tournure plus politique, scandés à l’abri derrière des portes closes. Les traces de la guerre contre Israël, qui avait duré douze jours en juin dernier, restent visibles sur les murs et dans les esprits. Tout comme la répression qui avait suivi : plus de 700 personnes arrêtées, beaucoup accusées d’espionnage.
Un régime fragilisé
Pourtant, dans le grand bazar de Téhéran, aucun signe de tension : les jeunes filles déambulent sans voile, sans policiers ni contrôles. Dans certains quartiers, d’autres portent des tenues inimaginables il y a encore quelques semaines, décolletés et ventre à l’air. Une Iranienne explique : "Aujourd’hui, ils nous laissent tranquilles avec le voile. Ils ne contrôlent plus la longueur des pantalons des garçons. Quand il y a un rassemblement, il n’y a pas de répression. La raison, c’est que le régime a peur. Il est affaibli. Il voit que les gens souffrent des pénuries et il craint plus de manifestations."
Un simple répit, peut-être. Car dans le même temps, le pouvoir continue de poursuivre et d’exécuter des opposants accusés de liens avec Israël.
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