Témoignage "J'ai cherché à les raisonner, il ne me reste plus qu'à être un otage indocile" : détenu en Iran depuis 2022, Olivier Grondeau se confie

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Article rédigé par France 2 - S. Soula, S. Perez, M. Birden, G. Liaboeuf
France Télévisions

Olivier Grondeau, Français de 34 ans, s'est entretenu avec le "20 heures" depuis la prison d'Evin à Téhéran (Iran), l'une des plus dures du pays. Le détenu, arrêté en 2022 lors d'un séjour touristique, a choisi de s'exprimer lors de l'un de ses rares appels autorisés.

Arrêté fin 2022 alors qu'il faisait du tourisme, Olivier Grondeau, âgé de 34 ans, a été condamné à cinq ans de prison pour espionnage et complot. Il est depuis détenu à la prison d'Evin, à Téhéran, depuis laquelle il est entré en contact avec le "20 heures" de France 2. "J'ai dix minutes d'appel et, bien sûr, l'appel est sur écoute", nous précise d'abord le Français depuis sa cellule, qui décrit son état comme "fluctuant".

Olivier dit partager sa cellule "avec 17 ou 18 camarades", "des prisonniers politiques ou des otages", explique-t-il. "Il y a beaucoup de chefs d'accusation d'espionnage dans mon secteur", ajoute-t-il. Une situation difficilement supportable pour le Français, dont le sort et l'identité ont été révélés en janvier 2025 par Radio France : "Il y a un jour où on croit être libéré très bientôt, le jour suivant, on pense qu'on va mourir ici", confie Olivier Grondeau, qui continue de clamer son innocence. 

"On vous pousse à bout, pour tout"

Le jeune homme a été interpellé dans le sud de l'Iran au moment des manifestations qui ont suivi la mort de Mahsa Amini. Olivier se souvient avoir été questionné à propos de ces rassemblements, incité à donner "la liste de tous les Iraniens" qu'il avait rencontrés durant son séjour.

Olivier Grondeau raconte également ses conditions de détention très rudes : "On vous pousse à bout, pour tout", assure-t-il. Malgré les risques, il ne veut plus se taire : "Pendant deux ans j'ai été un otage exemplaire, docile. Jusqu'au bout j'ai cherché à les raisonner (...) il ne me reste plus qu'à être un otage indocile", explique Olivier, qui "ne sait pas si [il] lui reste beaucoup de forces".

Dans la même prison, sont également deux autres Français, que Paris considère, au même titre qu'Olivier Grondeau, comme des "otages d'Etat" : Cécile Kohler et Jacques Paris, deux enseignants arrêtés en mai 2022. A l'occasion de leur millième jour de détention, Noémie Kohler, invitée du "20 heures" de France 2 a alerté sur la situation de sa sœur. Relatant les rares échanges qui ont lieu avec la détenue, elle s'alarme : "on sent entre les lignes qu'elle va de plus en plus mal, qu'elle commence à désespérer". 

Regardez l'intégralité de l'entretien dans la vidéo ci-dessus.

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