Images du crash, chants religieux et rappel des règles... Comment les médias iraniens ont annoncé la mort d'Ebrahim Raïssi
Depuis l'annonce officielle de la mort du président de la République, âgé de 63 ans, la télévision officielle diffuse des chants religieux en montrant des photos du président.
Un large bandeau noir barre désormais le cadre gauche de l'écran. Il était un peu plus de 6h, lundi 20 mai 2024 à Téhéran. Le présentateur de la télévision d'Etat iranienne Irinn (pour Islamic Republic of Iran News Network) annonce la nouvelle : il n'y a "aucun signe" de vie humaine dans l'hélicoptère accidenté du président Ebrahim Raïssi.
Les secours iraniens ont récupéré lundi matin les dépouilles du président iranien Ebrahim Raïssi et des huit autres passagers de l'hélicoptère qui s'est écrasé la veille dans le nord-ouest du pays, a annoncé le Croissant Rouge. "Nous sommes en train de transférer les corps des martyrs à Tabriz", la grande ville du nord-ouest, a déclaré à la télévision d'Etat, le chef du Croissant Rouge, Pirhossein Koulivand, en annonçant la fin des opérations de recherche.
"Aucune perturbation" et chants religieux
Scrutés depuis l'annonce de l'accident, les médias iraniens ont donc annoncé lundi matin la mort du président de la République, âgé de 63 ans, ainsi que celle du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian dans le crash, dimanche de leur hélicoptère dans le nord-ouest de l'Iran. "À ce stade, il n'y a aucun signe montrant que les passagers de l'hélicoptère sont en vie", a ainsi indiqué la télévision du pouvoir, après la découverte de la localisation de l'appareil qui s'est écrasé sur le flanc d'une montagne. Avant d'annoncer, officiellement, une heure plus tard, avec des photos du chef de l'Etat qui défilent sur un écran derrière le présentateur d'Irinn, qu'Ebrahim Raïssi est mort.
L'épave a été découverte à l'aube, lundi, dans une zone montagneuse. Les opérations de recherche, menées par 73 équipes de secours, dont un drone turc équipé d'une vision nocturne, se déroulaient dans des "conditions difficiles" dans une zone montagneuse plongée dans la pluie et un épais brouillard, selon le Croissant rouge.
Rapidement, le présentateur relaie la ligne officielle, portée par l'ayatollah Ali Khamenei : "Le peuple iranien ne devrait pas s'inquiéter, il n'y aura pas de perturbation dans l'administration du pays", avait ainsi tempéré le guide suprême de la révolution iranienne dès l'annonce de l'accident, dimanche.
"Le président du peuple iranien, travailleur et infatigable, (...) a sacrifié sa vie pour la nation", rappelle-t-on ainsi à l'antenne, en citant le gouvernement : "Nous assurons à la nation loyale que, avec l'aide de Dieu et le soutien du peuple, il n'y aura pas la moindre perturbation dans l'administration du pays".
"Un délai de 50 jours"
Le présentateur rappelle alors les règles constitutionnelles iraniennes : "Le premier vice-président Mohammad Mokhber reprendra les pouvoirs du président, avec l'accord du gouvernement. En outre, le Conseil, composé du président du Parlement, du chef du pouvoir judiciaire et du Premier vice-président, est tenu d'élire un nouveau président dans un délai de cinquante jours au plus tard", précise-t-il, d'une voix émue, avant de laisser un jingle partir. La télévision diffuse, depuis, des chants religieux en montrant des photos du président. "Le grand esprit du président populaire et révolutionnaire d'Iran a rejoint le royaume suprême", a indiqué l'agence officielle Irna, en saluant "le martyre" des victimes.
Reste que cette annonce ouvre une période d'incertitude politique en Iran, un acteur majeur au Moyen-Orient, région secouée par la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas. Considéré comme un ultraconservateur, Ebrahim Raïssi avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d'un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l'absence de concurrents de poids. il figurait sur la liste noire américaine des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour "complicité de graves violations des droits humains", des accusations balayées comme nulles et non avenues par les autorités de Téhéran.
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