Nucléaire iranien : la République islamique annonce que sa coopération avec l'AIEA va prendre "une nouvelle forme"

Le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, n'a toutefois pas précisé les modalités de ce futur dialogue avec l'Agence internationale de l'énergie atomique, huit jours après le départ de ses inspecteurs.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une vue satellitaire du site d'enrichissement nucléaire d'Isfahan (Iran), le 16 juin 2025. (MAXAR TECHNOLOGIES)
Une vue satellitaire du site d'enrichissement nucléaire d'Isfahan (Iran), le 16 juin 2025. (MAXAR TECHNOLOGIES)

A l'avenir, comment sera contrôlé le nucléaire civil iranien ? L'Iran n'a pas encore fourni de réponse, trois semaines après les attaques israéliennes et américaines contre ses infrastructures. Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghtchi, a toutefois déclaré que la coopération entre l'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) allait prendre "une nouvelle forme", samedi 12 juillet. "Notre coopération avec l'Agence n'est pas interrompue mais elle prendra une nouvelle forme", a déclaré le ministre devant des diplomates étrangers à Téhéran, sans en préciser les contours. Le chef de la diplomatie iranienne a par ailleurs réitéré le droit de son pays à enrichir de l'uranium.

"Conformément à cette loi, toute notre coopération avec l'agence sera désormais gérée par le Conseil suprême de sécurité nationale" iranien, a ajouté Abbas Araghtchi. L'Iran "reste disposé à instaurer une confiance par la diplomatie mais, avant cela, nos homologues doivent nous convaincre qu'ils souhaitent la diplomatie et non [que cette dernière ne] serve à masquer d'autres objectifs", a-t-il ajouté. Les capacités militaires du pays, a-t-il aussitôt précisé, ne pourront faire l'objet "d'aucune négociation" future, en cas de reprise des discussions sur le programme nucléaire.

Les inspecteurs de l'AIEA ont quitté le pays

Le 2 juillet, le président iranien, Massoud Pezeshkian, avait donné son accord final à une loi qui suspend la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique. L'Iran avait également rejeté une demande du directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, pour visiter ses installations nucléaires bombardées. Les inspecteurs de l'agence avaient quitté le pays deux jours plus tard, sans avoir pu établir ce qu'il était advenu du stock d'uranium enrichi, qui était à un niveau proche du seuil de conception d'une bombe atomique.

Abbas Araghtchi avait ensuite affirmé que son pays restait, malgré tout, "attaché au traité de non-prolifération", auquel il a adhéré en 1970, "et à son accord de garanties". L'Iran tient en partie responsable l'AIEA des attaques israéliennes et américaines en juin contre ses installations nucléaires. Téhéran lui reproche notamment d'avoir adopté, à la veille des premières frappes, une résolution accusant l'Iran de non-respect de ses obligations dans le domaine nucléaire.

En visite à Rome le 12 juin, le ministre des Affaires étrangères allemand, Johann Wadephul, avait déjà appelé l'Iran à respecter ses engagements sur le nucléaire militaire. Il a également rappelé l'existence d'un mécanisme de retour en arrière, le "snapback". Celui-ci pourrait permettre de rétablir, le cas échéant, les sanctions internationales à l'encontre de la République islamique, levées lors de l'accord de Vienne de 2015. Mais si cette mesure était adoptée, cela "signifierait la fin du rôle de l'Europe dans le dossier du nucléaire iranien", a prévenu Abbas Araghtchi.

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