Nucléaire : les sanctions de l'ONU contre l'Iran sont de retour après dix ans d'interruption

Après le feu vert du Conseil de sécurité, de lourdes sanctions sont à nouveau en vigueur depuis samedi soir. Mais les pays occidentaux ont appelé à la reprise rapide de la diplomatie sur ce dossier.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président iranien Massoud Pezeshkian s'exprime lors d'une conférence de presse à son arrivée à l'aéroport Mehrabad de Téhéran, en Iran, le 27 septembre 2025. (IRANIAN PRESIDENCY / ANADOLU / AFP)
Le président iranien Massoud Pezeshkian s'exprime lors d'une conférence de presse à son arrivée à l'aéroport Mehrabad de Téhéran, en Iran, le 27 septembre 2025. (IRANIAN PRESIDENCY / ANADOLU / AFP)

Dix ans après, le retour. Les sanctions de l'ONU contre l'Iran ont été rétablies, samedi 27 septembre dans la soirée, après l'échec de négociations sur son programme nucléaire avec les Occidentaux, qui ont toutefois immédiatement appelé à reprendre le chemin de la diplomatie. En réaction, l'Iran a qualifié dimanche d'"injustifiable" le rétablissement des sanctions. "La réactivation des résolutions abrogées est juridiquement infondée et injustifiable, (...) tous les pays doivent s'abstenir de reconnaître cette situation illégale", a déclaré la diplomatie iranienne dans un communiqué, première réaction officielle de l'Iran au rétablissement des sanctions.

Après le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU, de lourdes sanctions, allant d'un embargo sur les armes à des mesures économiques, sont à nouveau en vigueur depuis samedi 20 heures, heure de New York (2 heures, heure de Paris).

Mais Européens et Américains ont immédiatement assuré que cela ne marquait pas la fin de la diplomatie. Le secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, a appelé Téhéran à "accepter des discussions directes, en toute bonne foi", tout en demandant à tous les Etats d'appliquer "immédiatement" les sanctions pour faire "pression" sur l'Iran.

"S'abstenir de toute action escalatoire"

Les ministres des Affaires étrangères britannique, français et allemand ont, eux, assuré dans un communiqué commun qu'ils continueraient à chercher "une nouvelle solution diplomatique garantissant que l'Iran ne se dote jamais de l'arme nucléaire". En attendant, ils ont appelé Téhéran "à s'abstenir de toute action escalatoire".

Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran est le seul pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir l'uranium à un niveau élevé (60%), proche du seuil technique de 90% nécessaire à la fabrication de la bombe atomique. Téhéran se défend d'avoir de telles ambitions sur le plan militaire mais insiste sur son droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour produire de l'électricité.

Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a affirmé samedi que les Etats-Unis avaient exigé de l'Iran de leur remettre "tout" son uranium enrichi en échange d'une prolongation pour trois mois d'une suspension des sanctions, qualifiant cette requête d'"inacceptable". "Ils veulent que nous leur cédions tout notre uranium enrichi. Dans quelques mois, ils auront une nouvelle exigence", a déclaré à la télévision d'Etat Massoud Pezeshkian.

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