Le discours de Benyamin Nétanyahou à l'ONU témoigne de "l'immense isolement d'Israël" selon le politologue Antoine Basbous

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Article rédigé par franceinfo
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Antoine Basbous, politologue et directeur de l'Observatoire des Pays Arabes ainsi qu'Ofer Bronchtein, président du Forum international pour la paix, sont les invités de l’émission "Tout est politique" sur Franceinfo, vendredi 26 septembre. Ils décryptent la dernière assemblée générale de l'ONU.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l’interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Myriam Encaoua : On va commencer par cette séquence. C'est exactement ce qui s'est passé, vous allez le voir, avant même que Benjamin Nétanyahou, le Premier ministre israélien, ne prenne la parole. Vous le voyez, on les entend, des huées. Et puis beaucoup de personnes dans la salle qui représentent les délégations des différents pays des Nations unies (...) se lèvent pour boycotter très clairement le discours du Premier ministre israélien. On va y revenir dans le détail sur le fond, mais sur la forme, qu'est-ce que ça dit, Antoine Basbous, cette image de l'isolement aux bancs des nations ?

Antoine Basbous : C'est l'immense isolement d'Israël. La veille, l'avion de monsieur Nétanyahou n'a pas pu survoler les pays européens. Il a fait 600 km de plus pour arriver sans encombre à New York (États-Unis).

Parce qu'il est sur le coup d'un mandat d'arrêt international.

Antoine Basbous : Voilà, tout à fait, personne n'allait l'intercepter. Sauf que si jamais il y a eu un problème de mécanique pour son avion, il fallait atterrir quelque part. Bref, il a cherché à éviter ça, ce qui montre que théoriquement, l'Europe de l'Ouest, ce sont des pays amis. Mais là, en l'occurrence, ce n'est plus le cas. Et donc, il a dû faire 600 kilomètres de plus pour arriver à New York. Deuxième chose, cette salle qui se vide à 80%, ça montre quand même l'isolement. Deuxième chose que j'ai remarquée, c'est que M. Nétanyahou, sans trop de crédit, a joué un peu au président de la Croix-Rouge dans son discours. C'est-à-dire que les Gazaouis sont bien traités, ils sont prévenus pour quitter, ils sont nourris...

Il a refusé de nombreuses fois le terme de génocide, en expliquant dans quel pays on prévient les personnes des bombardements de se déplacer avant qu'ils soient ciblés.

Antoine Basbous : Il a comparé un peu Tsahal à l'armée nazie, en quelque sorte, pour glorifier Tsahal en disant qu'elle prévient les victimes pour s'en aller, qu'elle ne les tue pas sans prévenir. En fait, quand on voit les images, ce qu'on voit très peu en France, c'est un exode, c'est une déportation organisée. Toutes les infrastructures sont rasées. Il y a une pression totale pour chasser les Gazaouis et les pousser vers le Sinaï à la frontière avec l'Égypte.

Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.

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