"On s'est trompé, ça ne fait aucun doute" : le gouvernement japonais reconnaît sa responsabilité dans la crise du riz
Au Japon, le prix du riz a presque doublé en un an à cause de la pénurie. L'achat de riz est même rationné par les commerçants. Mais le gouvernement est désormais obligé de changer sa politique.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2025/08/12/japon-riz-689b40c1d1c36687504519.jpg)
Depuis un an, les Japonais se lamentent devant des rayons de riz à moitié vides dans les supermarchés, une situation pour le moins étonnante dans un pays aussi riche et bien organisé. Le gouvernement vient enfin de reconnaître être responsable de cette pénurie.
Les experts en agriculture comme le professeur Nobuhiro Suzuki de l'université de Tokyo dénoncent depuis longtemps la politique gouvernementale de régulation de la production de riz : "Pendant des décennies, le gouvernement a dit aux agriculteurs : 'il y a trop de riz, arrêtez d'en produire'. Puis, il les a incités par des subventions à transformer les rizières en champs." Tant et si bien que le riz a fini par manquer depuis 2024, au point que son prix en rayon a doublé.
Le gouvernement rattrapé par la réalité
Mais le gouvernement n'a cessé de démentir la pénurie. Après avoir vidé et bradé les réserves stratégiques d'État, il est rattrapé par l'implacable réalité, le ministre de l'Agriculture Shinjiro Koizumi a bien été forcé de l'admettre il y a quelques jours : il n'y a pas assez de riz. "Nous avons continué d'établir les prévisions en estimant que la demande allait encore diminuer à cause de la population en baisse et de son vieillissement. On s'est trompé, ça ne fait aucun doute", a déclaré Shinjiro Koizumi.
"Nous devons changer de politique pour éviter encore ce genre de difficultés, cela veut dire augmenter la production."
Shinjiro Koizumi, ministre de l'Agricultureà franceinfo
Mais cela n'est pas si simple car le Japon manque désormais de rizières et de riziculteurs. "La moyenne d'âge des riziculteurs est de 69 ans et cultiver du riz ne rapporte pas assez pour attirer les nouvelles générations", explique Nobuhiro Suzuki.
Cependant le ministre de l'Agriculture mise sur l'informatique, les drones et autres engins pour combler le manque de bras et élever la productivité. Et si jamais la demande venait à baisser au Japon, les exportations compenseraient. "Pour augmenter la production, nous allons mener une politique basée sur le remembrement agricole, l'emploi de technologies et moyens nouveaux, explique le ministre japonais de l'Agriculture. Et tout en augmentant le rendement, nous allons aussi élever les exportations comme autre débouché d'une production plus importante."
Reste qu'une telle politique risque, selon les experts, de sacrifier les petits riziculteurs au profit de plus grosses exploitations, au lieu d'assurer un revenu suffisant aux exploitants qui ont jusqu'à présent nourri le pays. En attendant dans les supermarchés, le rationnement continue avec un seul sac de riz par personne.
À regarder
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Chine : la folie des centres commerciaux XXL
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
-
Taux immobiliers : est-ce le moment d'acheter ?
-
La panthéonisation de Robert Badinter
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
La tombe de Robert Badinter profanée à Bagneux
-
Accord Hamas-Israël, la joie et l’espoir
-
"Qu’on rende universelle l'abolition de la peine de mort !"
-
Guerre à Gaza : Donald Trump annonce qu'Israël et le Hamas ont accepté la première phase de son plan
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter