La Tunisie toujours paralysée par l'inertie d'Ennahda
Ennahda continue à ignorer les revendications de l'opposition tunisienne. Rached Ghannouchi, le leader du parti islamiste, s'est déclaré ouvert au dialogue mais a refusé les demandes de l'UGTT, le principal syndicat du pays. La paralysie politique se poursuit en Tunisie.
/2016/08/23/tunisie_7.jpg)
L'annonce de leur rencontre, lundi dernier, avait laissé envisager une issue à la crise politique qui frappe la Tunisie depuis l'assassinat de Mohamed Brahmi.
L'UGTT et Rached Ghannouchi avaient alors discuté pendant plus de quatre heures pour trouver une issue à l'impasse dans laquelle est plongée le pays. Le principal syndicat du pays avait notamment réclamé au leader d'Ennahda de constituer un gouvernement de technocrates, non-partisan.
Mardi, les Tunisiens étaient redescendus dans la rue. Et plus particulièrement, les Tunisiennes, profitant de la journée de la femme pour mettre en avant leurs revendications politiques.
Deux manifestations s'opposaient : l'une soutenait Ennahda, l'autre s'y opposait. La première, "faible et partisane ", selon le blog politique indépendant Nawaat, a été dépassée par la seconde, "politisée mais fédératrice ".
"Nous ne permettrons pas aux putschistes de diviser le peuple "
Malgré tout, Ennahda refuse toujours de prendre en compte les revendications de l'opposition, qu'il qualifie de "putschistes ". Dans une conférence de presse donnée jeudi matin, Rached Ghannouchi a annoncé que son mouvement ne cèderait pas aux demandes du principal syndicat tunisien, qui réclamait un gouvernement composé de technocrates.
"Nous avons commis beaucoup d'erreurs (...) mais les errements du gouvernement ne justifient pas les appels à sa chute". (Rached Ghannouchi)
"Un cabinet apolitique pousserait le pays vers le vide, l'anarchie et achèverait l'expérience démocratique en Tunisie ", s'est-il défendu. La solution qu'il propose est toujours la même : un gouvernement d'union nationale, ouvert à tous les partis, même à Nidaa Tounès, située tout à gauche de l'échiquier politique. Par contre, il a réfuté l'idée d'une dissolution de l'Assemblée.
L'UGTT dénonce la "lenteur " d'Ennahda
En réaction, l'UGTT, forte de 50.000 membres et capable de paralyser le pays par des grèves, a appelé dans un communiqué "toutes les parties à plus d'interaction (...) à cesser de gaspiller du temps et à accélérer la quête d'une solution consensuelle ".
La centrale syndicale a tenu à dénoncer la "lenteur " d'Ennahda à "répondre aux demandes populaires et politiques ". Elle a accusé le parti islamiste au pouvoir de "fuir en avant et de creuser la crise ". Les opposants ont de nouveau exclu tout dialogue avec Ennahda tant qu'un tel gouvernement ne serait pas formé.
Les discussions pourraient toutefois reprendre provisoirement lundi prochain.
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter