Guerre au Proche-Orient : un groupe armé palestinien reconnaît coopérer avec l'armée israélienne

La milice, qui affirme lutter contre "l'injustice" et la "corruption" du Hamas, est accusée de piller des camions d'aide humanitaire à Gaza.

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 06/07/2025 15:29 Mis à jour le 06/07/2025 15:53

Temps de lecture : 2min

Des camions d'aide humanitaire envoyés par les Nations unies atteignent les entrepôts au nord de la ville de Gaza, sous la protection des Palestiniens, le 25 juin 2025. (SAEED M. M. T. JARAS / AFP)

"Nous n'appartenons à aucune idéologie ou organisation politique." Le chef d'un groupe armé palestinien opposé au Hamas a reconnu, dimanche 6 juillet, dans un entretien diffusé par une radio israélienne, qu'il coopèrait avec l'armée israélienne pour mener des actions dans le sud de la bande de Gaza. Ce territoire palestinien est le théâtre d'une guerre depuis vingt-et-un mois entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste contre Israël, le 7 octobre 2023.

Yasser Abou Chabab affirme pouvoir se déplacer "librement" dans les zones sous contrôle de l'armée israélienne, avec laquelle il admet communiquer avant les opérations de son groupe armé. "Nous les tenons juste informés, mais nous menons seuls les actions militaires", précise-t-il dans un entretien à Makan, la radio publique israélienne en langue arabe. Le chef du groupe armé évoque "un soutien logistique et financier venant de plusieurs parties", sans citer directement Israël. "Il y a des choses dont nous ne pouvons pas parler publiquement", balaie-t-il.

La milice accusée de "collaborer sans honte avec l'ennemi"

Les autorités israéliennes avaient reconnu en juin soutenir et armer un clan palestinien opposé au Hamas, sans nommer directement celui dirigé par Yasser Abou Chabab. "Nous agissons de diverses manières contre le gouvernement du Hamas", avait déclaré le porte-parole de l'armée israélienne Effie Defrin. Le Conseil européen pour les relations internationales décrit Yasser Abou Chabab comme le chef d'un "gang criminel" opérant dans la région de Rafah, accusé de piller des camions d'aide humanitaire à Gaza.

Mercredi, une cour militaire dépendant du Hamas a donné dix jours à Yasser Abou Chabab pour se rendre afin d'être jugé. Un groupe de plusieurs mouvements palestiniens a accusé dimanche sa milice, nommée les "Forces populaires", de "collaborer sans honte avec l'ennemi". "Ils sont rejetés par l'ensemble de notre peuple", a affirmé ce groupe dans un communiqué, qui entend "les [traiter] comme il se doit, en traîtres et collaborateurs".

Le principal intéressé déclare dans son entretien avec Makan lutter contre "l'injustice" et la "corruption" du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. "Nous continuerons à nous battre, peu importe le sang versé", ajoute-t-il. "En ce moment, le Hamas est en train d'agoniser. Ils savent que leur fin est proche."