"Ils ont tué la vérité" : un journaliste palestinien témoigne, après la mort de deux confrères dans des bombardements à Gaza
Cinq journalistes sont morts dans des frappes à Gaza lundi. Les reporters toujours sur place dénoncent une situation intenable, à l'image de Youssef, qui travaille régulièrement avec Radio France.
Depuis le début de la guerre à Gaza, l'armée israélienne interdit l'accès de l'enclave palestinienne aux journalistes. Seuls les journalistes palestiniens peuvent témoigner de ce qu'ils voient sur place, mais ils dénoncent être ciblés par Israël. Quinze personnes, dont cinq journalistes sont morts lundi 25 août, selon la défense civile, après deux frappes de l'armée israélienne sur l'hôpital Al-Nasser de Khan Younès, au centre de l'enclave. Reporters sans frontières dénombre plus de 200 journalistes tués dans l'exercice de leur métier à Gaza depuis le 7 octobre 2023.
"C'est inhumain"
Parmi les reporters tués lundi matin, Mohammad Salama, qui travaillait pour Al Jazeera, et Houssam Al-Masri, photographe employé par l'agence de presse Reuters. Youssef, également journaliste et intervenant régulier pour Radio France, les connaissait. Il a accepté de témoigner sous pseudonyme. "Ils ont tué la vérité", lâche-t-il.
Pour lui, Israël vise délibérément les journalistes, en les accusant d'être des militants du Hamas. "Quand on marche dans la rue et que les gens savent qu'on est journalistes, ils s'éloignent de nous, raconte Youssef. Ils disent : 'Vous êtes ciblés, on ne veut pas mourir avec vous'. On vit un double risque, on ne peut même pas marcher comme un être humain normal. C'est inhumain."
"Je n'arrête pas parce que c'est mon devoir. C'est mon travail, c'est mon destin."
Youssef, journaliste à Gazaà franceinfo
Le reporter poursuit : "Les journalistes ne sont pas protégés, ni les médecins, ni même la protection civile, ou les ambulanciers", se désole-t-il. Mais malgré l'horreur, Youssef est déterminé à poursuivre son travail. "Je vais continuer parce qu'il y a des gens qui meurent à cause de la famine. Il y a des gens qui meurent à cause du manque de médicaments, à cause des maladies. On est tous pareils, on est dans le même tourbillon."
Après les frappes contre l'hôpital Nasser, lundi, l'agence de presse américaine Associated Press (AP) s'est dite "choquée et attristée" du décès de Mariam Dagga, une de ses pigistes. Les autres victimes journalistes sont Moaz Abou Taha et Ahmad Abou Aziz.
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