"La guerre civile ne va pas tarder" : à Gaza, le Hamas, plus affaibli que jamais, fait face à la montée en puissance de plusieurs milices

De nombreuses milices se sont renforcées à Gaza depuis deux ans et tentent de concurrencer le Hamas.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des immeuble détruits dans le nord de la bande de Gaza, le 18 mars 2025, au lendemain de bombardement israéliens. (MENAHEM KAHANA / AFP)
Des immeuble détruits dans le nord de la bande de Gaza, le 18 mars 2025, au lendemain de bombardement israéliens. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Ce sont peut-être les négociations de la dernière chance et elles débutent, lundi 6 octobre, en Egypte. Les Israéliens et des représentants du Hamas ne se parleront pas directement mais échangeront via les médiateurs sur les modalités d'échanges d'otages et de prisonniers. D'un côté, 48 otages, dont une vingtaine présumés vivants.

De l'autre, 250 auteurs de crimes de sang qui purgent des peines de prison ainsi que 1 700 Gazaouis, arrêtés, pour certains sans charges avérées, après le massacre du 7 octobre. C'est donc un Hamas, affaibli mais toujours au pouvoir, qui va essayer de sauver sa peau. À Gaza, l'organisation islamiste doit faire face à une opposition farouche.

"Pour chaque tête, vous aurez 50 dollars"

Le plan Trump prévoit la démilitarisation de l'enclave palestinienne. Avec le désarmement du Hamas bien sûr, mais aussi des nombreuses autres milices qui, depuis deux ans, se sont renforcées.

Nabil Diab est journaliste à Gaza : "La guerre civile ne va pas tarder. Ça a commencé par les grandes familles, Al-Astal à Khan Younès, Abu Shabbab... Il y a aussi une autre milice à Bet Lahia. Ils ont dit : '50 dollars pour la tête du H'. Pour chaque tête, vous aurez 50 dollars." H pour Hamas donc, et 50 dollars pour chaque milicien...

"Le Hamas reste l'acteur dominant"

Pourtant, l'organisation islamiste reste dominante à Gaza. C'est la conviction de Michael Milstein, ancien membre du renseignement militaire israélien et spécialiste des Affaires palestiniennes : "Il y a plusieurs clans mais s'ils concurrencent le Hamas, ils ne le remplacent pas. Ils ne sont pas rassemblés en un seul front. Et puis, même après deux ans, le Hamas reste l'acteur dominant à Gaza. Ce n'est pas comme en Somalie, avec des gangs au pouvoir qui remplacent le régime. À Gaza, le régime, c'est toujours le Hamas !"

Michael Milstein a une conviction : qu'il reste au pouvoir ou retourne dans la clandestinité, le Hamas est et restera un acteur majeur pour résoudre la question palestinienne.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.