Reconnaissance de l'État palestinien : "On peut espérer que ça soit un point de départ pour une future conférence de la paix", réagit Thomas Maineult, enseignant-chercheur en Histoire contemporaine
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Comment la reconnaissance de la Palestine par Emmanuel Macron ce lundi 22 septembre au soir à l'ONU pourrait faire évoluer le conflit israélo-palestinien ? Pour en parler Thomas Maineult, docteur en Histoire et enseignant en Histoire contemporaine, livre son regard sur cette décision et ce qu'elle implique dans "La Matinale" de ce lundi.
À la tribune des Nations unies ce lundi 22 septembre au soir, Emmanuel Macron reconnaîtra officiellement l'État de Palestine. "Un point d'aboutissement" de la politique que mène la France "vis-à-vis du conflit israélo-palestinien", estime Thomas Maineult, docteur en Histoire et enseignant-chercheur en Histoire contemporaine, interrogé par Jean-Baptiste Marteau dans "La Matinale".
Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Jean-Baptiste Marteau : La reconnaissance de la Palestine est une reconnaissance symbolique. C'est une reconnaissance très critiquée aussi. Quand on voit la vigueur avec laquelle notamment Benyamin Nétanyahou s'y oppose, on comprend tout le sens qu'elle va avoir. Le fait que la France reconnaisse officiellement la Palestine, c'est quelque chose d'important quand on regarde l'histoire des relations entre la France et l'autorité palestinienne, selon vous ?
Thomas Maineult : Oui, tout à fait. C'est quelque chose qui est un aboutissement de la politique de la France vis-à-vis du conflit israélo-palestinien. C'est quelque chose qui est symbolique pour la France, puisqu'on arrive à un moment où, après 40, 45 ans de diplomatie qui affirmait le droit pour les Palestiniens d'avoir un État, là, on arrive à un aboutissement. C'est le moment de reconnaître un État palestinien. Bien sûr, le symbole compte, mais après, il va falloir regarder les faits.
Quand on parle d'un moment historique, concrètement ça veut dire quoi, la reconnaissance de l'État de Palestine par la France ?
Concrètement, c'est un acte qui sera verbal. Ça va être un discours prononcé par Emmanuel Macron. Il n'y a pas besoin de signer, il n'y a pas de vote. Il n'y a pas de traité à signer. C'est vraiment une déclaration. On a vu le Premier ministre australien sur les réseaux sociaux afficher la déclaration qu'il avait faite. Donc voilà, c'est déclaratif, mais c'est important parce qu'en effet, ça va commencer à peut-être faire bouger les lignes vis-à-vis de la communauté internationale par rapport à l'attitude à avoir avec Israël. Bien entendu, en Israël, on est farouchement opposé à cette reconnaissance de la part de la France et des autres pays, mais on peut quand même esquisser quelques mouvements.
"Reconnaître deux États, ce n'est pas donner un chèque en blanc au Hamas"
Justement, ça c'est quelque chose que peut-être on peut avoir du mal à comprendre. Pourquoi y a-t-il cette opposition extrêmement forte, dure, de la part des Israéliens, de toute la communauté israélienne, même de certains Juifs en France ? On a vu un débat politique extrêmement tendu. Pourquoi y a-t-il cette opposition si forte alors que la solution à deux États était plutôt quelque chose de consensuel, accepté en tout cas par le plus grand nombre.
Il y a vraiment une opposition très forte en Israël, et j'ai envie de dire dans quasiment la totalité des formations politiques israéliennes, sur la reconnaissance de l'État palestinien, pour une raison : le discours israélien, c'est de dire que le moment est mal choisi, d'une part, mais d'autre part, reconnaître un État palestinien, c'est reconnaître ce qu'a fait le Hamas et donner un blanc-seing au Hamas. Ce que dit la diplomatie française et le président de la République, et qui vient contrer cet argument, c'est que le Hamas ne veut strictement pas de deux États. Lui, il veut un seul État et anéantir l'État d'Israël. Donc, reconnaître deux États, ce n'est pas donner un chèque en blanc au Hamas, c'est justement jouer le jeu de l'autorité palestinienne, et donc de la solution à deux États qui est vraiment contraire aux idées du Hamas.
D'ailleurs, je lis l'intitulé exact de ce qu'on a envoyé de l'Élysée hier soir : "Conférence pour la mise en œuvre de la solution à deux États et le règlement pacifique de la question de la Palestine". Officiellement, ce n'est pas juste la reconnaissance de l'État de Palestine, c'est une conférence sur la paix à deux États, avec évidemment ce symbole qui est très fort. Mais on voit que l'Élysée, la diplomatie française, marche vraiment sur des œufs.
Oui, tout à fait. Alors on peut espérer, comme on le disait, que ça soit un point de départ pour une future conférence de la paix. Là, ce qui est pris en compte, c'est vraiment reconnaître un État et après engager des pourparlers de paix et des négociations.
Donc c'est une reconnaissance sous condition ? Parce qu'il n'y aura pas d'ambassade, par exemple...
C'est ce qu'a dit Emmanuel Macron. En effet, Emmanuel Macron ne veut pas ouvrir d'ambassade sans libération des otages. Donc, on peut supposer qu'il y aura des conditions, soit explicites, soit implicites, ça on verra ce soir. Mais en effet, il y aura des conditions vis-à-vis des otages.
Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.
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