Reportage "Le monde est contre nous" : ces Israéliens expliquent pourquoi ils sont opposés à la reconnaissance de l'Etat de Palestine

Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Uen rue de Jerusalem durant "Rosh Hashanah", le nouvel an juif le 22 septembre 2025. (ABIR SULTAN / EPA)
Uen rue de Jerusalem durant "Rosh Hashanah", le nouvel an juif le 22 septembre 2025. (ABIR SULTAN / EPA)

Le 22 septembre, Emmanuel Macron a reconnu à l'ONU un État Palestinien suscitant la colère des Israéliens. Et notamment les partisans de Benyamin Nétanyahou.

Jour 1 de l'État de Palestine reconnu par la France. Paris, comme plusieurs autres pays ont reconnu lundi 22 septembre "l'Etat de Palestine" depuis la tribune de l'ONU, tentant de renforcer la pression sur Israël pour mettre un terme à la guerre à Gaza, dans le cadre d'un mouvement historique mais à la portée encore avant tout symbolique. "La France reconnaît aujourd'hui l'Etat de Palestine", "pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien", a déclaré solennellement sous les applaudissements le président français, Emmanuel Macron, à l'ouverture de la grand-messe annuelle des Nations unies à New York, qui sera dominée par la guerre à Gaza. 

Mais sur le terrain, rien n'a changé pour le moment du côté de la Cisjordanie toujours occupée. Du côté israélien, en revanche, cette décision de la France et le discours d'Emmanuel Macron ont encore plus radicalisé les positions.

Au moment du discours d'Emmanuel Macron, les Israéliens étaient en famille pour célébrer la nouvelle année. "Shana Tova ! Bonne année à vous aussi…", pouvait-on entendre chez les familles attablées. Cette reconnaissance symbolique de l'Etat de Palestine tombe en effet, en plein Roch Hachanah, le nouvel An juif, dont la date varie tous les ans.

"Comment, après le 7 octobre, peut-on offrir un cadeau aux Arabes ?"

Sur place à Jerusalem, franceinfo a demandé aux habitants ce qu'ils pensaient de la reconnaissance d'un État palestinien. "Aux origines, c'est lié à une forme d'antisémitisme ", affirme une habitante, Riki, à notre micro. Comme tous ses proches, Riki est une fervente supportrice de Benyamin Nétanyahou. "Le monde est contre nous. Comment les pays occidentaux n'arrivent pas à comprendre que nous avons les mêmes ennemis : les musulmans. La vérité devient un mensonge. Tout est inversé", accuse-t-elle.

Une vision manichéenne qui inquiète Joshua. Il a d'abord hésité à s'exprimer au micro : "Je ne sais pas. Tout est polarisé. L'espace pour avoir une discussion nuancée est de plus en plus restreint..." Et puis, il a essayé de trouver les mots pour expliquer, pourquoi les Juifs israéliens sont quasi unanimement opposés à la reconnaissance d'un État palestinien. 

"En tant que Juifs, nous vivons dans la peur. Si les Palestiniens étaient des gens gentils qui cherchaient des solutions, nous pourrions parler. Je ne pense pas que beaucoup de monde à l'étranger est au courant du niveau de violence qu'exprime la société palestinienne à notre égard", lâche-t-il.

"Quel sens cela a de reconnaître un Etat terroriste à nos frontières ? La communauté internationale prend une décision qui contribue à notre propre destruction. C'est pour cette raison que beaucoup de Juifs ont beaucoup de mal à l'accepter."

Joshua

à franceinfo

Joshua s'est installé en Israël, il y a six ans. Il est Anglo-canadien, son épouse est Française. Trois pays qui reconnaissent désormais l'État de Palestine.

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