: Témoignages "Partir d'ici ? Je ne sais pas" : à Gaza, le plan de Donald Trump fait débat et montre une fracture générationnelle
Le projet surprise annoncé par le président américain de "contrôler" Gaza et d'en déplacer les habitants s'est heurté mercredi à une avalanche de condamnations internationales. Chez les Palestiniens, certains confient leur étonnement.
La déclaration a pris tout le monde de court. Mardi 4 février dans la soirée, Donald Trump a assuré vouloir prendre "le contrôle" de la bande de Gaza dévastée par la guerre et répété que les habitants de Gaza pourraient aller vivre en Jordanie ou en Egypte, malgré l'opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes.
Le président américain a fait cette annonce mardi après avoir reçu à la Maison Blanche le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, selon qui cette proposition pourrait "changer l'Histoire".
Le Hamas, comme plusieurs dirigeants palestiniens, a condamné ces propos, quand l'ONU qualifie ce projet de "très surprenant".
"Trump ne voit pas les gens comme étant humains"
À Gaza, malgré un quotidien qui reste toujours précaire, ces déclarations ont déjà eu un impact sur place, assure Nourredine Al-Manssoun, installé au centre de l'enclave. "Sur le chemin du marché, ce matin, il y avait déjà deux personnes qui parlaient du discours de Trump", raconte-t-il. Il y a donc un mélange de rejet, de crainte, mais aussi de réflexion dans les premières réactions.
Assia a déjà quitté la bande de Gaza : elle s'est réinstallée en Égypte et rejette la logique de Donald Trump. "Il ne compte rien que la monnaie, le commerce, c'est ça ce qu'il comprend... Il ne voit pas les gens comme étant humains", dénonce-t-elle, en français.
À Gaza, si les habitants sont farouchement attachés à leur terre, cette idée de la réinstallation divise aussi, selon Asma, une enseignante installée a Khan Younès. "Partir d'ici, je ne sais pas, il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas, il y a beaucoup de gens qui le veulent, il y a beaucoup de gens qui ont peur...", glisse-t-elle.
"Les extraterrestres d'Elon Musk ?"
Derrière le doute, il y a une dose de crainte : le plan du président américain manque de précision, mais il pourrait parler à une partie importante de la population, celle des jeunes, complète Nourredine Al-Manssoun.
"La plupart des gens qui ont plus de 50 ans, mes amis, sont contre. Complètement. Mais quand vous allez vers les plus jeunes, ils essaient de choisir quelque chose de plus réaliste pour leur avenir, sachant que 70% de la population de Gaza a moins de 40 ans".
Nourredine Al-Manssounà franceinfo
Gaza est une terre de déplacés : actuellement, dans le nord, beaucoup de familles essayent déjà de se réinstaller au milieu des décombres. Youssef, qui vit toujours sur place, a bondi en attendant la proposition de Donald Trump et préfère ironiser : "Ce n'est pas nouveau, on est un peu habitué aux déclarations de Trump. Il veut transformer Gaza en Côte d'Azur du Moyen-Orient... Donc, il veut transférer un peuple et construire une Côte d'Azur. Mais qui veut-il ramener pour y vivre ? Les extraterrestres d'Elon Musk pour vivre à Gaza ?"
Avant de prendre un ton plus sérieux : "Les Palestiniens de Gaza disent qu'ils préfèrent mourir sur les décombres de nos maisons, on va reconstruire Gaza. Je ne pense pas que ce plan est vraiment pris au sérieux. Les Palestiniens ne l'accepteront pas", conclut-il par téléphone depuis Gaza.
À regarder
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
-
Bac sans calculette : les conseils de Lucas Maths
-
Menace des drones : la France déploie ses armes
-
Un couple sauvé des eaux au Mexique
-
Ces méthodes spectaculaires contre les courses-poursuites
-
Opération anti-drogue : 400 policiers mobilisés à Grenoble
-
En Turquie, une femme sauvée in extremis devant un tramway
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter