Thierry Ardisson s'excuse après ses propos sur la situation dans la bande de Gaza, la Licra et le Crif s'indignent

Sur France 2 samedi soir, l'animateur et producteur a déclaré que la bande de Gaza, "c'est Auschwitz, voilà, c'est tout ce qu'il y a à dire".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'animateur et producteur Thierry Ardisson, le 20 avril 2022 à Paris. (JOEL SAGET / AFP)
L'animateur et producteur Thierry Ardisson, le 20 avril 2022 à Paris. (JOEL SAGET / AFP)

"L'émotion était sans doute trop forte et mon propos exagéré." Dans un communiqué transmis à l'AFP, dimanche 11 mai, l'animateur et producteur Thierry Ardisson a présenté ses excuses après ses propos sur la guerre dans la bande de Gaza, samedi soir sur France 2. Dans l'émission "Quelle Epoque !", ce dernier a déclaré que Gaza, "c'est Auschwitz, voilà, c'est tout ce qu'il y a à dire", en référence au camp de concentration et d'extermination nazi d'Auschwitz-Birkenau en Pologne. "On nous dira : 'mais vous saviez', c'est ça qui est fou", a-t-il ajouté. "Je prie mes amis juifs de bien vouloir me pardonner", a déclaré Thierry Ardisson dans son communiqué, rappelant avoir à plusieurs reprises pris position publiquement contre l'antisémitisme.

En réaction dimanche, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) a "condamné une nouvelle fois la banalisation des comparaisons outrancières et le confusionnisme ambiant". "Le nazisme et la Shoah ne sont pas l'alpha et l'oméga de toutes les crises nationales et internationales. Gaza n'est pas Auschwitz", a-t-elle écrit sur le réseau social X.

Le président du Crif réagit 

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a lui aussi lancé : "Non, Thierry Ardisson, Gaza n'est pas Auschwitz !", sur le même réseau. "La Mémoire de la Shoah n'est jamais autant convoquée dans le débat public que par ceux qui veulent la retourner contre les Juifs", a-t-il ajouté. "Je déplore depuis le 7 Octobre (2023) la détresse de toutes les populations civiles, israéliennes et palestiniennes. Mais pour quel autre conflit utilise-t-on ces comparaisons avec la Shoah ? Aucune critique d'Israël ne justifie de le nazifier", a-t-il encore écrit.

Depuis des semaines, des responsables de l'ONU et d'ONG multiplient les alertes sur la pénurie de nourriture, de médicaments et de carburant dans le territoire palestinien assiégé. Israël affirme qu'il n'y a pas de crise humanitaire à Gaza. Pour le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, le blocus mis en place le 2 mars vise à contraindre le Hamas à libérer les otages toujours retenus depuis les attaques terroristes du 7 octobre 2023.

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