"Marquer cet événement important", "Faire attention à ce que l'on fait"... Ces élus sont divisés sur le fait d'afficher des drapeaux palestiniens sur leurs mairies

Alors que la France va reconnaître l'Etat de Palestine, lundi 22 septembre, aux Nations unies, la question d'arborer un drapeau palestinien sur le fronton des hôtels de ville divise parmi les maires.

Radio France
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Un drapeau palestinien lors d'une manifestation à Paris en juin 2024. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)
Un drapeau palestinien lors d'une manifestation à Paris en juin 2024. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Faut-il que les mairies arborent des drapeaux palestiniens sur leurs frontons ? La question divise alors que la France va reconnaître l'Etat de Palestine, lundi 22 septembre, lors d'une conférence en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Après l'appel d'Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, à pavoiser ainsi les hôtels de ville, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, s'y est opposé en appelant les préfets à interdire ces drapeaux. Que feront finalement ce lundi les élus locaux ? À chacun sa position.

Il y a les villes qui se distinguent comme celle de Brest (Finistère), où il n'y aura pas de drapeaux, mais des lumières aux couleurs de la Palestine projetées sur la façade de la mairie. À Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le maire a opté pour une solution à deux drapeaux : un étendard palestinien et un étendard israélien seront affichés, en même temps.

Beaucoup de municipalités ne feront rien pour différentes raisons. Tout près de Pau, à Lescar (Pyrénées-Atlantiques), la maire PS Valérie Revel explique qu'elle préfère l'action au symbole d'un drapeau. "C'est ce que nous faisons en Cisjordanie, en Palestine, sur un projet d'adduction en eau qui est pour nous aussi un soutien au peuple palestinien", déclare-t-elle à ICI Béarn-Bigorre (ex-France Bleu). "Je suis quelqu'un de légaliste, donc je pense que l'on doit faire attention à ce que l'on fait. Nous parlons, sur nos mairies, au nom de tous les habitants et de la République", explique-t-elle.

"Marquer un évènement important par esprit républicain"

Tandis qu'en périphérie de Nantes, à Saint-Jean-de-Boiseau (Loire-Atlantique), le maire socialiste Pascal Pras estime que si Emmanuel Macron fait ce choix historique, les élus peuvent se permettre ce symbole. "Aujourd'hui, notre président de la République a décidé de reconnaître l'Etat de Palestine aux Nations unies. Par esprit républicain, en tant que commune, on peut marquer cet évènement, qui, à nos yeux, est important", affirme-t-il à ICI Loire Océan (ex-France Bleu). Il déploiera donc le drapeau palestinien sur sa mairie jusqu'à mardi soir.

La ville de Malakoff (Hauts-de-Seine) l'affiche aussi depuis samedi, malgré une amende de 5 000 euros par jour demandée au tribunal par le préfet. À Paris, les deux drapeaux, palestinien et israélien, s'affichent sur un écran installé sur la Tour Eiffel depuis dimanche

À Marseille, où le maire Benoît Payan, à la tête d'une majorité de gauche, n'a pas souhaité hisser de drapeau, des militants du groupe Marseille Insoumise ont  pojeté celui de la Palestine sur la façade de la mairie, ce lundi matin, rapporte ICI Provence (ex-France Bleu). Dans un communiqué, publié sur X (ex-Twitter), ils dénoncent "le silence et l'inaction de Benoit Payan face au gouvernement d'extrême-droite Israélien qui commet un génocide à Gaza". Le maire marseillais, qui s'est engagé ces derniers mois dans un processus de jumelage avec une ville palestinienne, avait pourtant expliqué vouloir "aller plus loin". "Un drapeau ça se monte et ça se descend, moi je veux inscrire dans le marbre quelque chose, ce n'est pas un drapeau que je vais hisser, mais un acte fort." 

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