Reconnaissance d'un État palestinien : une décision qui agace le gouvernement israélien

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Article rédigé par franceinfo - A. Miguet, C. Duval, B. Abu Alrub, H. Nalbandian, A-F. Lespiaut, M. Benoliel. Édité par l'agence 6Médias
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Dimanche 21 septembre, le Royaume-uni, l'Australie et le Canada ont reconnu l'État palestinien. La France, la Belgique, le Luxembourg, le Portugal, Malte, Saint-Marin et Andorre s'apprêtent également à reconnaître officiellement la Palestine. Benyamin Nétanyahou promet des mesures de rétorsion contre l'État français face à cette reconnaissance unilatérale.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.

Dans une école de Cisjordanie, la journée commence toujours par le lever des couleurs, suivi de l'hymne national palestinien. Pour ces élèves de 7 à 17 ans, la Palestine est bien une nation et un État indépendant. "Ça me fait toujours quelque chose quand j'entends et quand je chante l'hymne national", confie Ilin Bannat, élève à l'école de Samir Abdel Hadi. "Nous sommes une nation, c'est notre terre et nous en sommes fiers", assure une autre élève, Zeina Hamed.

Un État de Palestine déjà reconnu par 148 pays. S'ajoutent depuis aujourd'hui le Canada, le Royaume-Uni, l'Australie et, d'ici lundi soir, des pays européens dont la France. Au total, dix nouveaux pays. Dans la soirée du dimanche 21 septembre, Emmanuel Macron défend sa position sur une chaîne américaine : "Je reconnais la légitimité de tous ces Palestiniens qui veulent un État, qui forment un peuple, qui souhaitent une nation et un État."

Une décision qui agace le gouvernement israélien

Reconnaissance symbolique qui, à court terme, ne change rien mais provoque la colère d'une majorité d'Israéliens, opposée à cette solution à deux États. "C'est un problème politique qui dure depuis des années, qui n'a pas commencé le 7 octobre. Il faut le résoudre avec des accords entre Israël et la Palestine, pas avec des déclarations unilatérales comme celle de la France", estime une Israélienne. "Deux pays côte à côte ? Les Palestiniens veulent du territoire, pas la paix", considère un homme.

Depuis la création de l'État hébreu et sa reconnaissance aux Nations unies, la question de deux États se pose. En 1993, une poignée de main entre l'Israélien Rabin et le Palestinien Arafat suscite le bref espoir d'une paix durable. Avec le tracé de frontières, la bande de Gaza et la Cisjordanie pour la Palestine, aux côtés d'Israël. Mais l'État hébreu ne cesse de morceler la Cisjordanie, occupant des pans entiers de territoire et construisant des colonies juives. Avec l'offensive à Gaza, cela rend la possibilité d'un État palestinien viable toujours plus difficile.

"Le but de cette initiative française : retrouver le chemin de la paix après deux ans d'une guerre dévastatrice à Gaza. Le gouvernement de Benyamin Nétanyahou rejette, je cite, cette reconnaissance unilatérale et promet des mesures de rétorsion contre l'État français, comme le rappel de son ambassadeur ou la fermeture du consulat français à Jérusalem", souligne Arnauld Miguet, correspondant pour Télévision au Proche-Orient.

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