Reportage Reconnaissance de la Palestine à l'ONU : en Cisjordanie occupée, les Palestiniens espèrent plus qu'un simple "effet d’annonce"

Du 9 au 23 septembre, l'ONU va tenir une Assemblée générale à New York, à l'issue de laquelle plusieurs pays devraient reconnaître l’État de Palestine. Une question qui fait débat en Cisjordanie occupée.

Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le campement bédouin de Jabal al-Baba, près de la colonie israélienne de Maale Adumim, en Cisjordanie occupée, à la périphérie de Jérusalem. Photo datée de 2020. (AHMAD GHARABLI / AFP)
Le campement bédouin de Jabal al-Baba, près de la colonie israélienne de Maale Adumim, en Cisjordanie occupée, à la périphérie de Jérusalem. Photo datée de 2020. (AHMAD GHARABLI / AFP)

En Cisjordanie, un demi-million de colons occupent le territoire théorique de la Palestine. Mardi 9 septembre débute pourtant l'Assemblée générale des Nations unies à New York. Avec en point d'orgue, dans moins deux semaines, la "conférence sur la solution à deux États" organisée par l'Arabie saoudite et la France et qui devrait aboutir à la reconnaissance de l'État de Palestine par Emmanuel Macron.

Ce rassemblement onusien ne manque pas de faire réagir à Nofei Prat, une colonie située à quelques kilomètres au nord-est de Jérusalem. Au regard du droit international, elle est illégale, mais a récemment été légitimée par les autorités israéliennes. Le sud du territoire est un véritable chantier à ciel ouvert, où des ouvriers palestiniens construisent les maisons des colons.

"J'espère qu'on ne fera pas machine arrière"

Xavier s'est installé dans cette colonie il y a cinq ans, en provenance d'Argentine. Il appelle d'ailleurs la région par son nom biblique : la Judée-Samarie. Concernant la reconnaissance de la Palestine, il estime que "ce n'est que de la politique" et qu'"il ne va rien se passer". "Qui c'est, Macron ?, lance-t-il. Il peut toujours reconnaître l'Etat de Palestine mais la France ne représente pas les Nations unies."

"Et pourquoi reconnaître un État qui n’a pas de gouvernement ? C’est un désastre. C’est un pouvoir qui promeut le terrorisme."

Xavier, habitant de Nofei Prat

à franceinfo

En contrebas de la colonie de Nofei Prat, non loin de la voie rapide qui mène à Jérusalem, des Bédouins palestiniens racontent subir les agressions d'autres colons, plus jeunes et plus agressifs. Sur son téléphone, Nasser Abou Daouk montre une vidéo dans laquelle un homme l'insulte.

Le Bédouin veut croire qu'une fois l'État de Palestine reconnu, les rapports de force changeront. "J'espère que ce ne sera pas qu'une reconnaissance symbolique mais quelque chose de concret, précise-t-il. Pas seulement un effet d'annonce. J'espère qu'on ne fera pas machine arrière et que l'on pourra vraiment mettre en place les bases concrètes d'un État palestinien."

Nasser Abou Daouk espère aussi que de nombreux autres pays suivent la France, afin qu'Israël soit "acculé", dit-il, et abandonne ses projets d'annexion d'une terre qu'il cultive depuis des années.

En Cisjordanie occupée, l'espoir que la reconnaissance de l'Etat de Palestine sera plus qu'un "effet d’annonce". Reportage de Thibault Lefèvre

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.