"Un colon a ouvert le feu" : les proches de l'activiste palestinien Odeh Hathalin réclament justice après son meurtre en Cisjordanie occupée

Odeh Hathalin avait notamment participé à la réalisation du documentaire oscarisé "No Other Land" qui traite de la lutte des Palestiniens pour rester sur leurs terres. Le jeune homme de 31 ans a été tué le 28 juillet. Un colon extrémiste est le principal suspect.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Lors d'un rassemblement pour réclamer justice après la mort d'Odeh Hathalin, à Jérusalem le 3 août 2025. (MENAHEM KAHANA / AFP)
Lors d'un rassemblement pour réclamer justice après la mort d'Odeh Hathalin, à Jérusalem le 3 août 2025. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Sous une tente spécialement dressée le temps du deuil, de longues traces de sang séché sont demeurées intactes depuis la mort d'Odeh Hathalin. "C'est très symbolique pour le martyr de garder ainsi le sang, pour le respect de sa mémoire et de son activisme", déclare Mahmoud, un des cousins d'Odeh. Le 28 juillet, cet activiste palestinien était tué par balles dans son village d'Oum El Kheir, dans le sud de la Cisjordanie. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait condamné un acte de "terrorisme".

Des témoins de la scène assurent qu'un colon israélien a fait feu sur Odeh. "Un colon est descendu de son bulldozer, s'est mis à courir par ici et a ouvert le feu", raconte Mahmoud. La scène a été filmée et postée sur les réseaux sociaux. Dans la vidéo, Yinon Levi, un colon israélien déjà sous le coup de sanctions internationales, tire à deux reprises en direction d'un groupe de Palestiniens venus protester contre la présence du colon sur leurs terres.

"Il n'y a pas de justice !"

On aperçoit ensuite un des Palestiniens au sol. Odeh se vide de son sang et mourra quelques heures plus tard. "Quand je me suis approché de la scène et que j'ai vu que c'était mon frère au sol, j'étais comme pétrifié, raconte Khalil, le frère d'Odeh. On passait tout notre temps ensemble 24 heures sur 24."

Il se souvient de l'engagement de son frère pour la communauté. "Odeh était un activiste qui écrivait des articles pour documenter les attaques quotidiennes des colons, explique son frère aîné. Il a participé au film No Other Land", ce documentaire oscarisé sur la lutte des Palestiniens. Aujourd'hui, Khalil réclame justice pour son frère : "Il n'y a pas de justice ! Le colon a passé une seule nuit en détention avant d'être libéré, mais le corps d'Odeh ne nous est toujours pas revenu."

La police israélienne n'a pas répondu à nos questions sur l'enquête en cours. À Umm El Kheir, les femmes du village ont entamé une grève de la faim en signe de protestation. À la douleur de la perte d'Odeh s'ajoute désormais la colère de toute la communauté.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.