Des manifestations ont eu lieu dans toute la Syrie à l'appel de l'opposition à l'issue des prières du vendredi
Au moins neuf personnes ont été tuées et des dizaines blessées par les forces de l'ordre, selon des militants des droits de l'homme et des témoins.Pour la première fois depuis le début du mouvement, à la mi-mars, des manifestations étaient organisés dans la région à majorité kurde du nord.
Au moins neuf personnes ont été tuées et des dizaines blessées par les forces de l'ordre, selon des militants des droits de l'homme et des témoins.
Pour la première fois depuis le début du mouvement, à la mi-mars, des manifestations étaient organisés dans la région à majorité kurde du nord.
Les manifestations avaient lieu à l'appel d'opposants déçus après le discours, mercredi, du président Bachar al-Assad, qui n'a annoncé aucune réforme majeure.
Les forces de sécurité syriennes ont tué au moins huit manifestants à Douma, à 15 km au nord de Damas, ont rapporté des témoins. La police a ouvert le feu sur des manifestants qui leur lançaient des pierres à la sortie d'une mosquée.
Quelque 2.000 manifestants rassemblés sur la place municipale de Douma scandaient "Liberté, Liberté. Un, un, un, le peuple syrien est un", lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu pour les disperser.
A Sanamein, près de Deraa, épicentre de la contestation à 100 km au sud de Damas, un homme de 20 ans a été tué par des tirs des forces de l'ordre, selon un militant des droits de l'Homme.
Bravant les forces de l'ordre et les partisans du président Assad présents en nombre aux abords des mosquées, des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Damas, mais aussi de Banias, de Deraa dans le sud et Lattaquié dans le nord.
Pour la première fois, des défilés se sont déroulés dans la région à majorité kurde du Nord, à Qamishli, Amouda et Hassaké, selon un militant de défense des droits de cette minorité kurde dont les membres se sont vu dénier depuis un demi-siècle la nationalité syrienne.
La levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis près de 50 ans, est l'une des principales revendications des manifestants qui descendent dans la rue depuis la mi-mars pour réclamer une démocratisation du régime et la fin de la corruption.
"La principale cause des manifestations d'aujourd'hui est le discours du chef de l'Etat, qui a douché tous nos espoirs et nos attentes", a affirmé un activiste qui a tenu à garder l'anonymat.
Dans un message vidéo posté sur internet, le défenseur syrien des droits de l'Homme Haytham Maleh appelle pour sa part "les Syriens à continuer à mettre la pression sur le pouvoir pour obtenir satisfaction de leurs revendications indispensables".
Des journalistes en ligne de mire
Les autorités syriennes ont libéré vendredi le journaliste Souleïmane al Khalidi, correspondant de l'agence Reuters, trois jours après son arrestation à Damas.
Une semaine après l'expulsion d'un autre journaliste de Reuters, Khalidi a regagné la Jordanie, où il est en poste, peu après 16h00 (14h00 GMT).
En revanche, Reuters n'a toujours aucune nouvelle du photographe Khaled al Hariri, un Syrien basé à Damas, qui n'a plus été vu depuis qu'il est arrivé au travail, lundi matin.
Un responsable syrien a déclaré que les autorités s'efforçaient de déterminer ce qui était arrivé à ce photographe, qui travaille depuis plus de vingt ans avec l'agence.
Le week-end dernier, deux autres journalistes de Reuters, basés au Liban, ont été arrêtés à Damas et maintenu au secret deux jours durant avant d'être expulsés lundi vers leur pays.
Le journaliste jordanien Khaled Yacoub Oweis, correspondant de Reuters à Damas depuis cinq ans, a quant à lui été expulsé, lui, vendredi dernier sous l'accusation d'avoir couvert les événements syriens de ces dernières semaines de manière "non professionnelle et fausse". L'agence Reuters a dit s'en tenir à sa couverture.
Pour Joel Simon, directeur du Comité de protection des journalistes (CPJ), basé à New York, plus de 300 attaques visant des journalistes ont été recensés ces derniers mois au Moyen-Orient.
Le président n'a pas levé l'état d'urgence
Confronté depuis deux semaines à une vague de contestation sans précédent depuis son arrivée au pouvoir il y a onze ans, Bachar al Assad n'a toujours pas donné satisfaction aux manifestants qui réclament la levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963. Il a seulement ordonné la création d'une commission de juristes chargée d'examiner la levée de l'état d'urgence.
Des dizaines de morts et blessés à Lattaquié
Le gouvernement a également promis l'ouverture d'une enquête sur les violences qui ont fait une soixantaine de morts - des civils et des membres des forces de sécurité - à Deraa, foyer de la contestation dans le sud du pays, et le port de Lattaquié.
Le week-end dernier à Lattaquié, dans le nord-ouest du pays, 13 civils et militaires ainsi que deux insurgés avaient été tués, 185 personnes blessées, quand des hommes armés, dont on ignore l'origine, ont tiré de manière indiscriminée ou ont agressé à l'arme blanche des habitants.
Mercredi, il y a eu de nouvelles victimes dans cette ville portuaire, selon une organisation syrienne des droits de l'Homme basée à Londres et un militant de Lattaquié. Selon le Comité syrien de droits de l'Homme (CSDH), proche des Frères musulmans, les forces de sécurité ont tué 25 "citoyens pacifiques" et selon un militant politique de la ville, le nombre de morts seraient quatre ou cinq.
Le gouvernement dirigé par Mohammad Naji Otri, en place depuis 2003, n'a pas survécu à cette contestation et a présenté mardi sa démission.
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