Cessez-le-feu au Liban : "C'est un formidable soulagement après 70 jours de cauchemar", réagit un universitaire
"Les prochains mois seront décisifs pour éviter une descente aux enfers", alerte Karim Emile Bitar qui craint que le Hezbollah ne cherche à exploiter "la rancœur" contre Israël pour accentuer les" tensions internes".
"C'est un formidable soulagement après 70 jours de cauchemar", réagit mercredi 27 novembre sur franceinfo Karim Emile Bitar, professeur de relations internationales à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, au Liban. L'accord de trêve intervient après plus d'un an d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre l'armée israélienne et le mouvement libanais armé soutenu par l'Iran.
"Cela dit, il est à craindre que le problème de fond ne soit pas encore réglé : le problème de la souveraineté libanaise", tempère Karim Emile Bitar. L'universitaire regrette que cet accord ait été conclu sans le Liban : "Cet accord a été négocié sans même que le Conseil des ministres connaisse les clauses de ce cessez-le-feu".
Même affaibli, le Hezbollah reste "une force dominante"
Le professeur libanais s’attend à des "tensions internes" prochainement au Liban. "Le Hezbollah a été considérablement affaibli, mais il est encore une force dominante au Liban. Il conserve sa capacité de blocage, sa capacité de nuisance", déclare Karim Emile Bitar, alors que l'accord prévoit un retrait des forces du Hezbollah du Sud Liban et la présence de l'armée israélienne dans la zone encore 60 jours, le temps de permettre à l'armée libanaise et aux Casques bleus de la Finul de se déployer comme forces d'interposition. "On pourrait craindre que le Hezbollah ne cherche à transformer ce combat, à utiliser cette rancœur, cette amertume qui demeure, contre ses adversaires sur la scène intérieure. Les prochains mois seront décisifs pour éviter une descente aux enfers", explique-t-il.
Le Liban traverse une crise politique sans précédent. Sans chef de l’État depuis le départ de Michel Aoun en 2022, le gouvernement libanais paraît impuissant face au conflit qui mine son territoire. "Nous sommes dans une situation où les rancœurs accumulées sont telles, les problèmes de fond ne sont pas résolus, le blocage politique demeure entier, la crise économique aussi, donc des débordements ne sont pas exclus", constate Karim Emile Bitar. Tout dépendra de l’attitude des Iraniens qui sont en "mode survie", dit-il. Selon le professeur, "leur priorité, c'est d'assurer la pérennité de leur propre régime" et pour cela, "ils sont prêts à abandonner éventuellement certains de leurs alliés régionaux, même s'ils ont toujours besoin d'une capacité de dissuasion", explique-t-il. Mais, "c’est le peuple libanais qui paie le prix d'un affrontement irano-israélien", déplore Karim Emile Bitar.
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