: Reportage "Nous devons aller à Beyrouth même quand il y a des bombardements" : ces pêcheurs libanais risquent leur vie pour trouver du travail
Alors que l’armée israélienne a averti, il y a une semaine, vouloir viser des positions du Hezbollah sur la zone côtière du sud du Liban, les pêcheurs du port de Saïda sont bloqués à quai et se retrouvent sans ressource.
Au port de Saïda, troisième ville du Liban, près de 140 à 160 bateaux restent arrimés les uns à côté des autres. Une situation désastreuse pour un tissu économique déjà bien mal en point depuis l'offensive terrestre israélienne, le 1er octobre.
Sur son bateau bleu, Khaled, 54 ans, range ses filets et quelques cordages. Impossible désormais de prendre la mer. "À cause de la menace d'Israël, nous n'avons plus l'autorisation d'aller pêcher, explique Khaled. C'est triste de ne plus pouvoir travailler parce que nous avons beaucoup de charges... On doit payer pour le loyer et pour l'électricité. Que Dieu soit avec nous ! Qu’il vienne en aide aux pêcheurs de Saïda et à tous les Libanais".
Mohammad, lui, travaille depuis qu'il a 12 ans au port de Saïda, et revend habituellement du poisson qu'il achète aux pêcheurs. Mais pour ne pas perdre complètement son activité, aujourd’hui, il est obligé de faire venir du poisson d’Egypte, ou de Tripoli, au nord du Liban. "Nous ne pouvons pas rester ici sans rien faire, sans vendre du poisson, parce qu'on est payé à la journée, lance-t-il. Si on ne travaille pas, nous n'avons rien à manger".
Risquer sa vie pour nourrir sa famille
Gagner quelques dollars, quitte à prendre des risques : pour aller chercher ce poisson désormais, explique Salim, les revendeurs doivent aller jusqu’à Beyrouth, cible des frappes israéliennes. "Nous n'avons plus de travail. Nous devons aller à Beyrouth même quand il y a des bombardements, nous devons traverser Darieh, les quartiers sud, pour aller au port, au nord de la ville", dit-il.
"Il y a quatre ou cinq jours, à une heure du matin, il y a eu une frappe alors que nous étions sur la route, tout près de nous. On a pensé mourir, nous avons eu de la chance. Même chose quand on rentre. C'est effrayant, mais nous n'avons pas le choix", ajoute Salim. Ce père de cinq enfants déplore le manque d’aide de la part de l’Etat libanais : "Si je ne gagne pas d'argent qui va nourrir mes cinq enfants ?"
Au port de Saïda, 500 familles environ vivent de la pêche. Dans un pays déjà touché par la crise économique, leur situation pourrait très vite devenir critique.
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