Gaza : une commission de l'ONU accuse les dirigeants israéliens d'avoir "incité à commettre un génocide"

D’après ce rapport de la commission d’enquête mandatée par le Conseil des droits de l’Homme de l'ONU, quatre critères sur les cinq constitutifs retenus par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 ont été remplis.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des Palestiniens marchent parmi les décombres après un bombardement israélien dans le quartier de Rimal, à Gaza, le 9 août 2025. (RIZEK ABDELJAWAD / XINHUA / MAXPPP)
Des Palestiniens marchent parmi les décombres après un bombardement israélien dans le quartier de Rimal, à Gaza, le 9 août 2025. (RIZEK ABDELJAWAD / XINHUA / MAXPPP)

Une commission d’enquête internationale indépendante mandatée par le Conseil des droits de l’Homme de l'ONU accuse Israël de commettre un génocide dans la bande de Gaza, mardi 16 septembre, selon un rapport qu'a pu consulter la direction internationale de Radio France. 

Vingt-trois mois après le début du conflit lancé par l'attaque du Hamas en Israël, les experts accusent nommément des hauts responsables israéliens, dont le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, d'avoir poussé à "commettre un génocide" dans l'enclave palestinienne. La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.  

Israël a aussitôt "rejeté catégoriquement" ce rapport "biaisé et mensonger" et "appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. 

Benyamin Nétanyahou et Yoav Gallant concernés par ces accusations

D'après ce rapport, quatre critères sur les cinq constitutifs retenus par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 ont été remplis. Les actes constitutifs de génocide comprennent le meurtre de membres du groupe, les atteintes graves à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe, la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle, les mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ou le transfert forcé d'enfants vers d'autres groupes. Selon ces experts mandatés, la conduite des opérations menées par Israël montre une volonté d’éradiquer le peuple palestinien. 
 
Plusieurs ONG et experts ont déjà dénoncé des déclarations de dirigeants israéliens. Par l'intermédiaire de cette commission d'enquête, les Nations unies, pour la première fois, recensent les déclarations faites après le 7-Octobre, dont celles du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, de l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant ou encore celles du président Isaac Herzog. D’autres hauts responsables pourraient également être concernés, note la commission d’enquête pour qui l’État israélien a manqué à ses obligations de prévenir le génocide et de poursuivre ceux qui l’ont encouragé. 

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