"J'ai pu trouver de la fécule de maïs" : dans le nord de Gaza, les Palestiniens continuent de souffrir de la faim et de mourir sous les bombes

Dans le nord de l'enclave palestinienne, la situation ne change pas. Les bombardements se poursuivent et l'aide alimentaire n'arrive pas, alors qu'Israël affirme avoir laissé passer plusieurs centaines de camions humanitaires.

Article rédigé par franceinfo
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Des nuages ​​de fumée s'élèvent alors que les Palestiniens traversent Jabalia avec leurs biens pour fuir le nord de la bande de Gaza, le 19 mai 2025. (BASHAR TALEB / AFP)
Des nuages ​​de fumée s'élèvent alors que les Palestiniens traversent Jabalia avec leurs biens pour fuir le nord de la bande de Gaza, le 19 mai 2025. (BASHAR TALEB / AFP)

La distribution d'aide alimentaire coordonnée par les Etats-Unis et Israël au sud de Gaza tourne-t-elle déjà au fiasco ? Mardi 27 mai, des milliers de Palestiniens se sont précipités vers le centre géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). L'armée israélienne concède avoir procédé à des tirs de sommation, mais dément avoir tiré sur la population alors que 47 blessés ont été recensés, selon l'ONU et un mort selon le ministère de la Santé du Hamas. Mercredi, le centre de distribution a été fermé alors que l'immense majorité des Palestiniens continue de souffrir de la faim.

Teyma vit dans le nord de Gaza, à côté d'un des 400 points de distribution de l'ONU. Le hangar est désormais vide alors que la jeune maman et sa petite fille de 4 ans n'ont plus grand-chose à manger. "On entend dire qu'ils ont reçu de la nourriture dans le sud de la bande de Gaza, mais ici, dans le nord, il n'y a toujours rien. J'ai pu trouver de la fécule de maïs, de la Maïzena, j'en mets une cuillère dans un verre d'eau et je donne ça à boire à la petite, ça remplace le pain. Ça lui fait un repas", raconte-t-elle.

Rien à manger "depuis plus de 70 jours"

Rien ne change, donc, dans le nord de Gaza. La guerre continue et 70% du territoire fait l'objet d'ordres d'évacuations. La population a toujours les mêmes urgences : manger et se protéger. "À chaque fois que je m'installe quelque part, j'essaie de reprendre ma vie en main. Depuis plus de 70 jours, il n'y a rien à manger, alors j'ai fait pousser des poivrons et de la menthe. Mais soudainement, mon quartier a été désigné comme zone à évacuer. J'ai eu peur pour mes enfants, on est partis", témoigne Sadek, au micro de Sami Al Baghari.

Aujourd'hui, un million de Palestiniens sont au nord, 350 000 au centre et 700 000 au sud, dans la zone dite "humanitaire" d'Al-Mawasi. C'est là que les Israéliens et les Américains prévoient de concentrer, pour le moment, la distribution de l'aide.

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