: Témoignage Guerre entre Israël et le Hamas : "On n'est pas loin d'un effondrement total de notre système de santé", s'inquiète un médecin de Gaza
Les témoignages filtrent difficilement depuis l'enclave palestinienne, sous le feu israélien depuis le 7 octobre et l'attaque meurtrière du Hamas. franceinfo a pu joindre un médecin de l'hôpital d'Al-Shifa, le plus grand de Gaza.
Son quotidien est désormais rythmé par les bruits des bombardements, qu'il entend tous les jours et qui se sont intensifiés depuis le vendredi 27 octobre. Il en voit les conséquences dans les couloirs de l'hôpital Al-Shifa, le plus grand de Gaza, où il travaille. "Nous avons normalement une capacité de 700 patients, mais aujourd'hui, nous traitons plus de 800 blessés. 42 sont en réanimation et nos services d'urgences sont débordés par le nombre de victimes qui continuent d'arriver", raconte le Dr Morwan Abu Sada.
Situé dans le centre de l'enclave palestinienne, dans la ville de Gaza désormais quasiment assiégée et considérée comme un "champ de bataille" par Israël, l'hôpital continue d'ouvrir ses portes aux nombreux blessés ou aux civils qui n'ont d'autres choix que de se rendre à l'hôpital pour tenter de trouver un refuge. Selon le Hamas, un tiers des hôpitaux de la ville et près des deux tiers de ses cliniques de soins sont fermés à cause des dommages qu'ils ont subi, tandis que l'armée israélienne affirme de son côté qu'Al-Shifa sert de refuge au Hamas. Elle a d'ailleurs intensifié ses bombardements dans ses alentours.
"On manque de matériel basique"
Alors, Morwan Abu Sada s'est confié une mission : continuer à soigner malgré tout. Il traite quotidiennement des blessures dues aux bombardements, des blessés qui souffrent d'importants traumatismes, mais aussi des personnes fragiles en état de déshydratation avancée. Si le médecin a pu faire évacuer certains patients vers d'autres hôpitaux, il lui est impossible de dire aux nouveaux arrivants d'aller ailleurs. Mais c'est très difficile de leur venir en aide. "On manque de matériel médical basique comme des instruments, mais aussi d'anti-douleurs ou de médicaments pour pratiquer des anesthésies. Et surtout, on manque de place", s'inquiète-t-il.
Il attend depuis des semaines d'être ravitaillé, mais l'aide arrive au compte-goutte. Comme bon nombre de ses collègues, Morwan Abu Sada a de plus en plus de mal à être optimiste : "Je pense que l'on n'est pas loin d'un effondrement total de notre système de santé. J'espère qu'on n'en arrivera pas là, mais c'est très difficile de soigner face aux besoins toujours de plus en plus importants."
Il promet de continuer à s'accrocher, mais craint que les semaines à venir ne voient que Gaza s'enfoncer davantage dans la catastrophe humanitaire.
À regarder
-
Une finale en or : "C'est une famille qui a gagné"
-
Laurent Nuñez, Jean-Pierre Farandou... La liste des ministres du gouvernement Lecornu II
-
Cookie, burger : le croissant à toutes les sauces
-
Sauvetage spectaculaire : hélitreuillé depuis l'Arc de triomphe
-
Retour de S. Lecornu : peut-il tenir ?
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ours : ils attaquent même dans les villes
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
-
Taux immobiliers : est-ce le moment d'acheter ?
-
La panthéonisation de Robert Badinter
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter