: Témoignage "Nous n'avons pas le droit d'exprimer nos émotions" : depuis le 7 octobre, la voix des Palestiniens d'Israël est passée sous silence par les autorités
Interdiction de manifester ou de protester sur les réseaux sociaux : depuis six mois, les Palestiniens d'Israël sont empêchés de s'exprimer.
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La parole des deux millions de Palestiniens d'Israël se libère très progressivement. Depuis le 7 octobre, ils n’ont plus voix au chapitre, avec l'interdiction de manifester ou d’exprimer sur les réseaux sociaux leur solidarité avec Gaza ou leur opposition à la guerre. Mais depuis quelques semaines, l’étau se desserre un petit peu et ils sont de moins en moins considérés comme des ennemis de l’intérieur.
Nisrine Murkus est une militante : "Je ressens de l'empathie. Pourquoi un bébé doit-il être tué juste parce qu'il est Palestinien ?" Elle est arabe et se présente comme Palestinienne, de nationalité israélienne et dirige un mouvement féministe qui défend l'égalité et exige la fin des combats à Gaza : "On a l'impression de vivre sous régime militaire. Nous n'avons pas le droit d'exprimer nos émotions par rapport à ce qui se passe à Gaza. La plupart des Israéliens déshumanisent la population de Gaza. Pourquoi ?, demande-t-elle. Pour beaucoup d'activistes, les temps sont durs. Pour chaque demande de manifestation, nous devons attendre longtemps avant d'obtenir l'autorisation. Sur les réseaux sociaux, ils surveillent ce que nous écrivons."
"Nous n'avons jamais trouvé le moyen de vivre ensemble"
"Pendant des années, les autorités israéliennes ont essayé de dire que nous n'étions pas des Palestiniens, mais des Arabes israéliens, poursuit Nisrine Murkus. Ils ont tout fait, dans le système éducatif notamment, pour dire à nos enfants qu'ils devaient oublier qu'ils étaient Palestiniens. Et soudain, après le 7 octobre, les autorités israéliennes nous ont considérés comme des Palestiniens."
"On vit ici, on travaille ici. Pourquoi, au lendemain du 7 octobre, avons-nous commencé à être coupables ?"
Nisrine Murkusfranceinfo
Cathy Barah est juive Israélienne et comme Nissrine Moukhous, elle milite dans des associations de gauche : "C'est difficile parce que beaucoup d'amis, ma famille, ont été touchés par le massacre du 7 octobre." Et pourtant, avec son groupe des mères contre la violence et l'aide des Arabes israéliens ou Palestiniens d'Israël à organiser des rassemblements : "On ne leur a pas donné une bonne vie en Israël. Ça fait 75 ans qu'on considère que les Arabes sont coupables de quelque chose. Nous n'avons jamais trouvé le moyen de vivre ensemble. Ce sont eux qui ont trouvé, à chaque fois, le moyen de vivre avec nous."
Le 7 octobre n'a clairement pas favorisé la coexistence. Après le drame, le chef de la police israélienne avait assuré que chaque personne qui exprimerait sa solidarité avec Gaza serait envoyée en bus dans l'enclave.
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