Trêve dans la bande de Gaza : Israël retarde la libération de prisonniers palestiniens, le Hamas l'accuse de mettre l'accord "en grave danger"

Israël devait libérer plus de 600 détenus palestiniens en contrepartie de la libération de six otages samedi. Benyamin Nétanyahou exige que le Hamas mette fin aux "cérémonies humiliantes" imposées à ces derniers.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des combattants du Hamas rassemblés sur le site de la remise des otages israéliens dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza, le 22 février 2025. (SAEED JARAS / MIDDLE EAST IMAGES / AFP)
Des combattants du Hamas rassemblés sur le site de la remise des otages israéliens dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza, le 22 février 2025. (SAEED JARAS / MIDDLE EAST IMAGES / AFP)

Israël a confirmé, dimanche 26 février, le report de la libération de plus de 600 prisonniers palestiniens qui devait avoir lieu samedi, dans le cadre du fragile cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Gaza. Benyamin Nétanyahou a dit attendre que le Hamas garantisse qu'il mettra fin aux "cérémonies humiliantes" imposées aux otages libérés.

La libération de ces prisonniers palestiniens devait être la contrepartie de celle de six otages israéliens, qui ont bien été rendus par le Hamas à Israël samedi. Mais cet échange, déjà assombri par la confusion autour de la restitution du corps de l'otage Shiri Bibas, a été marqué, comme les précédents, par des mises en scène du mouvement islamiste palestinien, qui a exhibé cinq otages sur des podiums, face à la foule, avant de les remettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Samedi à Rafah, où s'étaient déployés des combattants en treillis, Tal Shoham, un Israélo-Italo-Autrichien de 40 ans enlevé le 7 octobre 2023, a été contraint de prononcer quelques mots. A ses côtés se tenait, l'air hagard, Avera Mengistu, 38 ans, otage depuis plus de dix ans à Gaza, après avoir été filmé en 2014 escaladant la barrière séparant le territoire d'Israël.

Le même scénario s'est répété à Nousseirat, dans le centre de Gaza, pour la libération de Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, âgés de 22 à 27 ans, enlevés au festival de musique Nova, apparus souriants après 505 jours de captivité.

Sur 251 otages, 62 restent détenus à Gaza  

Alors qu'était prévue la libération de 620 prisonniers palestiniens, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a confirmé qu'elle n'aurait pas lieu à l'issue d'une réunion sécuritaire, dans la nuit de samedi à dimanche.

"En retardant la libération de nos prisonniers (...), l'ennemi se comporte comme un voyou et met en grave danger tout l'accord" de trêve, a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, haut responsable du Hamas, appelant les médiateurs ayant permis l'accord, "en particulier les Etats-Unis", à "faire pression sur l'ennemi pour qu'il mette en œuvre l'accord et relâche immédiatement ce groupe de prisonniers".

La trêve est entrée en vigueur le 19 janvier après plus de quinze mois d'une guerre ayant ravagé la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien. La première phase de l'accord de cessez-le-feu, qui en prévoit trois devant mener à la fin définitive de la guerre, est censée s'achever le 1er mars, et les négociations sur la mise en œuvre de la deuxième phase se font attendre.

Sur les 251 otages enlevés le 7 octobre 2023, 62 restent retenus à Gaza parmi lesquels 35 sont morts, selon l'armée israélienne. Depuis le début de la trêve, 29 otages israéliens, dont quatre décédés, ont été libérés, en échange de plus de 1 100 détenus palestiniens. Les dépouilles de quatre autres otages doivent être remises à Israël avant le 1er mars.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.