Une Française qui avait rejoint l'Etat islamique en Syrie renvoyée aux assises pour génocide, accusée d'avoir réduit en esclavage une adolescente yézidie

Sonia Mejri sera la première femme à être jugée pour ce crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Son ancien époux, Abdelnasser Benyoucef , un émir de l'EI, sera jugé par défaut, notamment comme auteur de génocide et de crimes contre l'humanité.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Des femmes yézidies vêtues de vêtements traditionnels défilent à Amude, au nord-est de la Syrie, le 3 août 2018, commémorant le cinquième anniversaire des attaques du groupe Etat islamique (EI). (DELIL SOULEIMAN / AFP)
Des femmes yézidies vêtues de vêtements traditionnels défilent à Amude, au nord-est de la Syrie, le 3 août 2018, commémorant le cinquième anniversaire des attaques du groupe Etat islamique (EI). (DELIL SOULEIMAN / AFP)

Elle est accusée d'avoir réduit en esclavage une adolescente yézidie en 2015. Sonia Mejri, qui avait rejoint le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, est renvoyée devant une cour d'assises spéciale pour le crime de génocide, après le rejet de son pourvoi, a appris franceinfo auprès de son avocat, Nabil Boudi, mardi 7 octobre, confirmant une information de l'AFP. Les violences sexuelles ont été utilisées par les jihadistes de l'EI comme des armes pour briser la résistance des Yézidis, minorité ethno-religieuse kurdophone, et instaurer un climat de peur généralisée.

Sonia Mejri, 36 ans, sera non seulement la première revenante française de Syrie à comparaître en France pour génocide sur les Yézidis, mais aussi la première Française à être jugée, de manière générale, pour ce crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Elle sera également jugée pour d'autres infractions terroristes et pour complicité de crimes contre l'humanité.

Un juge d'instruction antiterroriste du tribunal de Paris avait ordonné en septembre 2024 ce procès pour elle et pour son ancien époux, Abdelnasser Benyoucef, un émir de l'EI, tous deux soupçonnés d'avoir réduit en esclavage, au printemps 2015, une Yézidie de 16 ans. Une infraction que Sonia Mejri conteste. Elle a expliqué au cours de l'enquête que son ex-mari était le "propriétaire" de l'adolescente et qu'elle n'avait "aucun droit" sur elle. Abdelnasser Benyoucef, lui, sera jugé par défaut comme auteur de génocide et de crimes contre l'humanité, et pour des infractions terroristes. Présumé mort en 2016, il est visé par un mandat d'arrêt.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.