Réforme du corps diplomatique : "On est une administration déjà très agile", affirme le diplomate Olivier Da Silva, de la CFTC
Emmanuel Macron a défendu jeudi devant les ambassadeurs français sa réforme controversée de la haute fonction publique assurant qu'elle permettrait d'avoir une diplomatie "plus agile, plus experte, plus forte".
"On est une administration déjà très agile", a affirmé sur franceinfo le diplomate Olivier Da Silva, réagissant au propos d'Emmanuel Macron, ,jeudi 1er septembre, lors de la conférence des ambassadeurs français. Le chef de l'État a défendu sa réforme controversée de la haute fonction publique, à l'origine d'un mouvement de contestation inédit chez les diplomates. Il a assuré qu'elle permettrait d'avoir une diplomatie "plus agile, plus experte, plus forte" et a promis des États généraux de la diplomatie. Vu l'ampleur des crises, si le Quai d'Orsay n'était pas agile, franchement, cela ferait un moment que l'on aurait disparu", a expliqué le membre permanent du syndicat CFTC. Olivier Da Silva plaide pour "une diplomatie professionnelle" et demande "des crédits" ainsi que "de la confiance".
franceinfo : Cette promesse d'États généraux vous rassure-t-elle et ouvre-t-elle une porte ?
Olivier Da Silva : L'annonce est une bonne nouvelle. Il reste à voir quand cela aura lieu, selon quel format, quel programme et surtout, quels résultats. C'est sans doute, espérons-le, le début de quelque chose. Mais il faut regarder tout cela dans le détail. Je n'ai pas le sentiment que l'on ait une porte ouverte ou fermée. Ce qui est certain, c'est qu'il y a une réforme sur la table qui, elle, ferme un certain nombre de choses. Il faut regarder ce que l'on pourra mettre au menu et puis s'approprier la réforme, l'enrichir. Ce qui est certain, c'est que depuis de nombreuses années, le Quai d'Orsay s'est approprié un certain nombre de choses, notamment en matière d'expertise.
C'est quand même un ministère particulièrement ouvert sur l'extérieur, contrairement à une légende tenace, et notamment en termes d'expertise. Ce que nous défendons, c'est une diplomatie professionnelle. Et comme on l'a dit maintes fois, la diplomatie professionnelle, cela se construit à travers un recrutement et à travers un parcours. On n'est pas dans des logiques de défense de pré carré, on est dans la logique de la défense d'un métier qui se trouve être exercé par un corps.
Emmanuel Macron parle d'une diplomatie qui serait plus agile, plus experte et plus forte. Pensez-vous que cette réforme soit nécessaire pour cela ?
Il n'y a pas besoin de la réforme pour être agile et pour accueillir des talents. Sur des questions très sensibles sur le cyber, sur des questions scientifiques, sur des choses éminemment pointues, on recrute depuis de longues années beaucoup d'experts et beaucoup de gens pointus. Les diplomates sont des généralistes qui font travailler ensemble d'autres spécialistes en prenant garde à ce que l'action qui est menée conserve le cap politique fixé par le chef de l'État. On est une administration déjà très agile. Vu l'ampleur des crises, vu ce qui se passe depuis un certain nombre d'années sur les crises consulaires, sanitaires, le climat, si le Quai d'Orsay n'était pas agile, franchement, cela ferait un moment que l'on aurait disparu.
Quelles garanties attendez-vous aujourd'hui de la part de l'État ?
On a un calendrier qui reste à préciser. On a un certain nombre de revendications dans ces États généraux de la diplomatie. J'insiste sur un point qui ne concerne pas seulement les corps de l'encadrement supérieur. Cela concerne aussi les choses très concrètes qui vous concerne ou qui concernent l'ensemble des Français à l'étranger, par exemple sur les moyens de l'activité consulaire ou sur le rayonnement, sur l'influence à travers un certain nombre d'axes, de priorités. Là aussi, il faut avoir les gens, les moyens. Il faut avoir des crédits. Il faut avoir un état d'esprit, celui de la confiance avec l'outil diplomatique. Il faudra sans doute parler lors des États généraux. Jusqu'à présent, on avait des choses qui marchaient très bien. Encore fallait-il s'assurer de la réalité avant de lancer la réforme. Pas certain que ce travail ait été fait.
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