Bachar "le boucher" ? La profession n'apprécie pas
Le Premier ministre, Manuel Valls, a qualifié le président syrien, Bachar Al-Assad, de "boucher". Les bouchers français ont du mal à avaler la comparaison.
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Les bouchers français qui réagissent à des déclarations de l'exécutif sur la Syrie ? Vous ne rêvez pas. La profession n'a pas du tout apprécié une déclaration du Premier ministre Manuel Valls. Elle le fait savoir par voie de communiqué, vendredi 27 février.
Acte 1. Le mot de Valls
Tout commence jeudi 26 février. Manuel Valls et François Hollande sont furieux que quatre parlementaires soient allés en catimini en Syrie. Trois d'entre eux ont même rencontré le président syrien Bachar Al-Assad. L'homme qui refuse obstinément de lâcher le pouvoir, malgré les 200 000 morts tués dans le conflit qui oppose l'armée syrienne aux rebelles.
Ces parlementaires, tous membres du groupe parlementaire d'amitié franco-syrienne, ont commis une "faute" qui ne "les honore pas", gronde sur BFMTV Manuel Valls, le visage fermé. Et il lâche le mot : qu'ils "aient ainsi, sans crier gare, rencontré un boucher", "je crois que c'est une faute morale".
Acte 2. La réplique des bouchers
Au petit-déjeuner, les bouchers avalent leur café de travers. D'autant que Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, emploie le même terme sur RTL. Encore une fois, ils estiment que leur profession est salie et par les plus hautes autorités de l'Etat.
Certes, le Petit Robert admet que "boucher" puisse désigner, au figuré, un "homme cruel et sanguinaire" ou encore un "officier peu économe de la vie de ses hommes", mais la profession n'apprécie pas du tout. La Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT), se fend d'un petit communiqué : "Pour réagir au voyage de quatre parlementaires français venus en Syrie rencontrer le chef de l'Etat, dictateur notoire, Manuel Valls n'a eu que ce commentaire : 'c'est un boucher !'".
Le communiqué ajoute : "Encore une fois, le manque de respect d'un homme politique est confondant d'ignorance. Il y a tant de synonymes dans les dictionnaires que c'est au mieux une facilité, au pire une malveillance, que de continuer à utiliser le mot 'boucher'". Et de conclure : "Pouvez-vous cesser, pour désigner quelqu'un que vous tenez pour un criminel, d'employer ce mot sacré pour les 80 000 personnes – artisans, conjoints, salariés et apprentis – qui travaillent dans ce métier ?"
Acte 3. Le soutien de Christine Boutin
Dans leur lutte sémantique, les bouchers ont au moins une alliée. Interrogée sur Sud Radio (et repérée par le Lab), l'ancienne députée Christine Boutin, aujourd'hui sans mandat, trouve "tout à fait déplacé" d'utiliser le terme : "Il y a des bouchers qui sont magnifiques !" Elle ajoute : "C'est en parlant que je me rends compte qu’il faut faire attention à ce qu’on dit, le terme de 'boucher' est par nature inappropriée. C'est un dictateur, monsieur Assad, d'abord".
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