L'Irak revendique pour la première fois une attaque contre des jihadistes en Syrie
Des hélicoptères irakiens ont tiré sur un convoi jihadiste en territoire syrien pour l'empêcher d'entrer en Irak, tuant huit personnes.
L'Irak entre dans le conflit syrien. Des hélicoptères irakiens ont tiré dimanche 27 avril sur un convoi jihadiste en territoire syrien pour l'empêcher d'entrer en Irak, tuant huit personnes.
L'Irak contre les jihadistes de l'EIIL
Les hélicoptères de l'armée ont mené le raid dans l'est de la Syrie contre un convoi de camions qui s'approchait de la frontière irakienne pour "délivrer (en Irak) du carburant à l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL)", un groupuscule sunnite jihadiste, a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé, Saad Maan. L'attaque a été menée "sans coordination avec le régime syrien", a ajouté le général de brigade Maan, soulignant la responsabilité pour les Irakiens de "protéger la frontière", d'un côté comme de l'autre.
La porosité des 600 kilomètres de frontières qui séparent l'Irak de la Syrie a profité aux jihadistes de l'EIIL, qui ont fait de la région irakienne frontalière d'Al-Anbar leur base arrière. Né en Irak après l'invasion américaine en 2003 et apparu en Syrie au printemps 2013, l'EIIL est haï par le reste de la rébellion syrienne à cause de la brutalité de ses méthodes à l'encontre des civils et son refus de coopérer avec les autres groupes dans la lutte contre le régime de Bachar al-Assad. En Irak, il contrôle la ville de Fallouja, dans la province d'Al-Anbar, d'où l'armée n'est toujours pas parvenue à le déloger.
Des intérêts politiques avant les législatives
C'est la première fois que les autorités irakiennes revendiquent une attaque contre des jihadistes en Syrie en proie à une guerre dévastatrice entre rebelles et le régime. A l'approche d'élection législatives, prévues pour le 30 avril, le pays sort peu à peu de sa neutralité. Déjà, en mars, le Premier ministre Nouri Al-Maliki avait accusé les monarchies du Golfe, principaux alliés de la rébellion syrienne, de "soutenir le terrorisme".
Le conflit syrien alimente la spirale de violences en Irak, en attisant des divisions confessionnelles déjà profondes. Des Irakiens aussi bien chiites que sunnites sont partis combattre en Syrie, au côté du régime pour les chiites et de la rébellion pour les sunnites. L'Irak en outre accueille près de 40 000 réfugiés syriens dont quelque 25 000 enregistrés auprès de l'ONU. L'approche des élections législatives n'a pas apaisé les tensions, multipliant au contraire les discours partisans, chaque candidat jouant sur les allégeances tribales et confessionnelles de ses électeurs.
L'Irak pris en tenaille entre l'Iran et l'Arabie Souadite
L'Irak est pris en tenaille entre l'Iran, principal allié régional du régime syrien, et l'Arabie Saoudite, un soutien de la rébellion. Bagdad souhaite une solution politique en Syrie et rejette l'idée d'armer la rébellion, ce que souhaitent ardemment les monarchies du Golfe.
Même si Nouri Al-Maliki, un allié de l'Iran, est donné favori pour un troisième mandat, le choix du futur Premier ministre - un chiite, selon un accord non écrit sur la répartition confessionnel du pouvoir - est devenu un enjeu régional majeur, vu la situation géopolitique importante de l'Irak par rapport à la Syrie. La majorité des Irakiens sont chiites et ne voient pas d'un bon oeil l'idée de soutenir les rebelles sunnites en Syrie.
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