Preuves de crimes de guerre en Syrie : "Nous avons 283 terabytes d'informations", explique un membre des Nations unies chargé de la collecte
Le chef des rebelles islamistes syriens a prévenu qu’il n’y aurait pas d'amnistie pour les personnes impliquées dans la torture des détenus.
"J’espère que l'on verra bientôt des résultats concrets", a déclaré jeudi 12 décembre sur franceinfo le procureur Robert Petit, chef de la mission internationale des Nations unies pour la Syrie, chargé de la collecte des preuves de crimes de guerre. Après la chute et la fuite de Bachar al-Assad, la soif de justice des Syriens est à la hauteur de l’ampleur des horreurs orchestrées par l'ancien régime qui se révèle peu à peu.
Les Syriens "ont documenté eux-mêmes, souvent au risque de leur vie, les exactions, la victimisation du peuple syrien. Ce sont ces éléments-là, ces témoignages-là, qui, au soutien des juridictions nationales dans plusieurs instances, fournissent et fourniront les preuves de ces crimes", a expliqué Robert Petit, le chef du IIIM (mécanisme international impartial et indépendant). Des associations syriennes "ont établi des standards qui ont permis effectivement de fournir des éléments de preuve clés", a-t-il précisé.
L'un des conflits les plus documentés
Avec l’Ukraine, le conflit en Syrie "a été qualifié du plus documenté", explique Robert Petit. "Nous avons 283 terabytes d'informations. Pour le moment, nous avons des méthodes et des processus qui nous permettent d'analyser et de cibler des éléments, que ce soient des auteurs, que ce soient des crimes emblématiques ou des éléments qui permettent d'établir des responsabilités", a-t-il expliqué.
Le chef des rebelles islamistes syriens, Abou Mohammed al-Joulani, a affirmé qu’il n’y aura pas d'amnistie pour les personnes impliquées dans la torture des détenus alors que des milliers de prisonniers ont été libérés des geôles de l'ancien régime. Il a appelé les autres pays à lui remettre "tous les criminels ayant fui afin qu'ils soient traduits en justice".
Pour l’instant, le chef de la mission internationale des Nations unies pour la Syrie n’a pas eu de contact avec les rebelles islamistes : "Nous sommes encore en train d’évaluer la fluidité de la situation. Nous serons en contact avec les autorités légitimes pour voir la suite des choses", a expliqué Robert Petit. Il assure ne pas craindre les manipulations de preuves par les nouveaux hommes forts en Syrie : "Il y a une très grande expertise dans ce genre d'enquête. Nous prenons très au sérieux ce 'I' d’impartial. Nous allons appliquer les méthodes pour être sûrs que la preuve que nous avons et que nous allons présenter va être la meilleure et sans aucune atteinte à son intégrité", assure-t-il.
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