: Reportage "Même les morts n’ont pas été épargnés, le régime n’a eu aucune pitié" : en Syrie, le titanesque chantier de la reconstruction
Un mois après la chute du régime de Bachar al-Assad, le nouveau pouvoir commence à prendre ses marques. La reconstruction du pays se chiffre en milliards. Parmi les zones les plus affectées, celle de La Ghouta, près de la capitale.
Dans le quartier de Jobar à l’est de Damas, aucun immeuble n’a été épargné. Abu Faycal est un combattant rebelle originaire de ce quartier. Samedi, il est revenu d’Idlib où il est réfugié depuis sept ans, pour pouvoir enterrer sa mère. "Nous l’avons mise ici avec son frère mais je n’arrive à reconnaître presque aucune des tombes de mes proches", se désespère-t-il.
Et pour cause, le cimetière n’a pas été épargné. Sept missiles l’ont transformé en un monochrome pâle de poussières et de morceaux de tombes. "Tu vois ce qui s’est passé pendant la guerre. Tu veux chercher ton neveu, ton père, ton oncle, mais tu ne trouves personne. "Même les morts n’ont pas été épargnés. Le régime n’a eu aucune pitié", résume Abu Faycal. Avec d'autres combattants, Abu Faycal a essayé de numéroter les tombes et réunir les morceaux. Un travail titanesque pour ces rebelles, alors que tout le quartier est détruit.
Quelques mètres plus loin, Mohammad, la soixantaine, veut nous montrer le sous-sol de la mosquée : "Regardez ! C’est un missile que nous a tiré ce régime de criminels".
"Le missile a perforé cinq étages avant d’arriver ici. Si jamais il avait explosé, vu sa taille, il aurait fait sauter toute la mosquée avec lui."
Mohammad, un habitant du quartier Jobarà franceinfo
Là aussi, c’est aux rebelles de retour d’exil de se charger de l’engin non explosé. Abdel Aziz a son uniforme sur le dos. Il a passé les premières années de la guerre dans cette mosquée quand il a rejoint les combattants rebelles à 18 ans. "On était tous encore dans cette mosquée il y a sept ans, se souvient-il. Quand le régime a repris la zone, on a dû fuir au nord, à Idlib, et personne n’a plus eu le droit de retourner ici".
Maintenant de retour, ces rebelles tentent de maintenir un semblant de sécurité à Jobar. "Pour l’instant, on fait la loi ici, on assure la sécurité pour éviter les vols et les crimes, pour protéger les citoyens qui reviennent ici. C’est un devoir national". Un devoir qu’Abdel Aziz dit vouloir poursuivre en rejoignant la nouvelle armée syrienne. Pour l’instant, sans moyens, difficile de se sentir utile à Jobar. Dans la Syrie ravagée, le chantier est faramineux pour le nouveau pouvoir. La reconstruction pourrait prendre des décennies.
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