Trois mois après la prise de pouvoir des islamistes, les femmes syriennes s'interrogent sur leur avenir
Dans les rues d'Alep, des jeunes Syriennes décrivent une réalité marquée par l'influence croissante des normes islamiques. Les autorités assurent que la restriction des libertés des femmes n'est pas leur priorité.
Fatma, Rima et Bayan, sont respectivement professeure, dentiste et architecte. Ces trois jeunes Syriennes, qui habitent Alep, témoignent auprès de France 2 d'un quotidien marqué par de nouvelles réalités sociales et politiques depuis l'arrivée au pouvoir des autorités islamistes. Autour d'elles, des femmes en niqab, le voile intégral, reflètent un changement d'ambiance dans cette ville syrienne où, avant la chute de Bachar al-Assad, cette image était rare.
Les jeunes femmes reconnaissent que la présence de ces pratiquantes d'un islam rigoriste s'est accentuée depuis la chute du dictateur. Elles évoquent leurs propres ressentis : "C'est vrai, on voit plus de femmes en niqab. Chacune a sa façon de faire, c'est leur droit. Est-ce que cela nous dérange ? Oui, au début, ça nous a dérangés beaucoup, mais ça va mieux", confie Fatma. "En vérité, ce qui nous inquiète, c'est que ça devienne obligatoire", réagit Rima. "Il ne faut pas que notre liberté soit limitée."
Des tensions et des inquiétudes
Pour l'heure, aucune pression légale pour le port du voile n'est en vigueur. Cependant, des affiches à Homs recommandent aux étudiantes de porter le voile intégral et d'éviter de se parfumer, ce qui suscite des réactions agacées de la part des jeunes. Certaines de ces affiches ont ainsi été arrachées.
Sali, une apprentie journaliste, partage sa préoccupation face aux pressions qu'elle subit. "Parfois, quelqu'un t'approche et te dit : 'Tu es musulmane, tu devrais porter le voile, c'est un devoir dans ta religion'. J'ai peur de ça." Cette situation s'est également manifestée dans les transports publics où un message encourage les femmes à s'asseoir à l'arrière, loin des hommes.
Le discours des autorités et ses contradictions
Les autorités, face à ces tensions, tentent de dissiper les inquiétudes. Un responsable de la sécurité à Homs, ancien djihadiste, assure à France 2 que ces actions proviennent de religieux indépendants, et que le pouvoir a d'autres préoccupations que de limiter les libertés des femmes.
Pourtant, des témoignages d'une juge anonyme indiquent qu'en matière de droits des femmes, la situation se dégrade dans le système judiciaire : "Les nouveaux responsables du tribunal nous ont interdit de discuter avec nos collègues hommes et de nous retrouver dans les mêmes salles. Il y a des salles séparées maintenant." Elle note également que les femmes, bien que toujours présentes, sont rétrogradées dans leur statut.
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