"Ça va trop loin" : en Angleterre, les tensions restent vives à Epping après des manifestations anti-migrants

À la suite d’une accusation d'agression sexuelle contre un migrant, deux manifestations ont dégénéré devant un hôtel qui héberge des demandeurs d’asile. Le calme est revenu dans cette ville située au nord-est de Londres mais les divisions sur l’accueil des migrants sont plus vives que jamais.

Article rédigé par franceinfo
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Lors d'une manifestation anti-migrant dans la ville d'Epping, le 20 juillet 2025. (JUSTIN TALLIS / AFP)
Lors d'une manifestation anti-migrant dans la ville d'Epping, le 20 juillet 2025. (JUSTIN TALLIS / AFP)

Un climat de tension. Des barrières sont toujours en place, mardi 22 juillet, autour du Bell Hotel dans la ville d'Epping, située au nord-est de Londres. Deux manifestations – une jeudi, l'autre dimanche – ont dégénéré, avec notamment des policiers blessés, devant cet établissement utilisé pour héberger des demandeurs d'asile. Ces derniers sortent maintenant sous escorte et chacun rase les murs après ces deux nuits d'émeutes.

À l'origine de ces tensions, un homme de 38 ans, accusé d'avoir agressé sexuellement une adolescente de 14 ans, ce qu'il a nié quand il a été présenté à la justice jeudi. "Renvoyez-les chez eux", "Sauvons nos enfants", ont scandé des manifestants devant l'hôtel. "Expulsons les criminels étrangers", "Défendons nos filles", pouvait-on lire sur des pancartes brandies par des manifestants.

Un rappel des émeutes anti-immigration de 2024

La colère s'exprime aussi quelques rues plus loin devant un supermarché de la ville. Carole, habitante depuis plus de 40 ans, en témoigne : "Je pense qu'on ne devrait pas faire venir des gens arrivés illégalement d'autres pays. Il faut les contrôler avant de les installer. Là, on met nos enfants en danger. Ce n'est pas normal." Mais certains, comme Linda, refusent les amalgames : "Personnellement, je n'ai pas de problème avec ça... Je ne serais pas ici si ma mère n'avait pas immigré. Je comprends qu'on cherche une vie meilleure."

L'affaire ravive les tensions autour de l'accueil des migrants dans ce bastion conservateur. "Cette ville a toujours été un endroit sûr pour les enfants ce n'est plus vraiment le cas, explique Samantha. Je comprends que les gens soient en colère, mais j'ai l'impression que ça va un peu trop loin maintenant."

Ces tensions rappellent les émeutes anti-immigration qui avaient secoué le Royaume-Uni lors de l'été 2024 après le meurtre de trois fillettes dans la ville de Southport (nord-ouest de l'Angleterre), poignardées par un adolescent. Des émeutiers s'en étaient pris à des hôtels hébergeant des demandeurs d'asile dans plusieurs villes, tentant notamment d'incendier un de ces établissements à Rotherham, dans le nord-est de l'Angleterre. Si la nuit a été calme, un dispositif policier reste en place autour du Bell Hotel, et la question de son avenir divise plus que jamais.

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