En Russie, le Kremlin s'attaque aux sympathisants d'Alexeï Navalny ayant fait des dons à la fondation de l'opposant

Le média russe en exil Mediazona a dénombré au moins 114 procédures judiciaires visant ces sympathisants, des Russes anonymes, dont certains ont été condamnés à des peines de prison.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une affiche à l'effigie de l'opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison le 16 février 2024. (ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Une affiche à l'effigie de l'opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison le 16 février 2024. (ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)

En Russie, un an et demi après la mort d'Alexeï Navalny et malgré la disparition totale de son organisation dans le pays, le pouvoir continue de poursuivre impitoyablement tous ceux qui ont pu un jour sympathiser d'une façon ou d'une autre avec l'opposant. Ces derniers mois, les arrestations et les procès se sont multipliés dans le pays, visant des Russes anonymes qui avaient pu envoyer de l'argent à sa fondation anticorruption.

Après avoir arrêté ou forcé à l'exil les proches d'Alexe Navalny et après avoir poursuivi les cadres de son mouvement dans toutes les régions de Russie, le Kremlin s'attaque désormais aux sympathisants, aux Russes anonymes qui ont envoyé de l'argent, des sommes parfois modestes, quelques euros à sa fondation anticorruption, après le 4 août 2021.

Une mention sur les relevés bancaires

À cette date, le pouvoir russe a labellisé l'organisation "extrémiste", ce qui signifie que toute personne qui collabore avec elle peut être poursuivie. La fondation Navalny avait lancé un appel aux dons via une plateforme américaine censée être sécurisée, sauf que certains Russes ont vu apparaître la mention FBK - le nom de la fondation - sur leurs relevés bancaires. Une imprudence lourde de conséquences.

Ces derniers mois, les procès de donateurs se sont multipliés dans tout le pays, jusqu'aux confins de l'Extrême-Orient. La plupart s'en sortent avec une lourde amende, mais d'autres sont condamnés à de la prison, comme ce résident de Khanty Mansiisk, en Sibérie, condamné à trois ans de colonie pénitentiaire. Plus d'une centaine de procédures ont été dénombrées à ce jour et les arrestations ne semblent pas près de s'arrêter.

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