"Poutine ne doit pas être filmé dans un lieu associé à des problèmes" : deux semaines après l'attentat de Moscou, le "service minimum" du pouvoir russe pour rendre hommage aux victimes
La vie a déjà repris dans la capitale russe, presque comme si de rien n'était, après l'attaque terroriste dans une salle de concert à Moscou du 22 mars. Le Kremlin continue à pointer du doigt la responsabilité des occidentaux dans cet attentat.
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Deux semaines après la tuerie au Crocus City Hall, il ne reste que des monceaux de fleurs posés à même le sol. Et seules quelques rares personnes passent sur le parking dans cette banlieue de Moscou. Elena, qui habite juste à côté, vient tous les jours. "Les premiers jours, il y avait beaucoup de monde, raconte-t-elle. Aujourd'hui, il n'y a plus que les gens qui passent pour faire une course. Au début, je ne faisais que lire les nouvelles, mais je me suis rendu compte que c'était très dur psychologiquement. Je ne supporte plus toutes ces informations..."
Malgré les revendications de Daech, Moscou persiste à désigner l'Ukraine et les pays occidentaux comme étant les commanditaires de l'attaque terroriste sur une salle de spectacle de la banlieue de Moscou. Deux semaines après cette tuerie qui a fait 144 morts, les autorités russes refusent d'ailleurs toujours d'envisager la piste du terrorisme islamiste.
Rester "unis" et ne pas poser de questions
Les autorités ont organisé deux cérémonies sur place : l'une rapidement le surlendemain de l'attentat qui n'avait même pas été annoncée, et l'autre a eu lieu neuf jours après le drame, comme le veut la tradition orthodoxe. Mais rien de solennel : pas d'hommage national, et surtout aucun officiel russe de premier plan ne s'est rendu sur place. Aucun ministre, ni le président de la Douma, ni celle du Sénat et encore moins Vladimir Poutine ne se sont rendus dans cette banlieue de Moscou.
Un fonctionnement typique du pouvoir russe, selon le politologue en exil, Dimitri Orechkine : "Poutine est le soleil. Poutine est celui qui nous protège des agressions. Il ne doit pas être filmé dans un lieu associé à des problèmes. La simple logique humaine veut qu'on vienne exprimer ses condoléances, mais pas dans le cas de Poutine."
Les médias russes, eux, ne parlent plus de l'attentat que pour évoquer ses commanditaires désignés par le Kremlin : l'Ukraine et les Occidentaux. Mais on n'entend plus les victimes. Elles ont eu la parole, deux heures lors du week-end de Pâques, quand la télévision a monté à la va-vite une émission d'hommages. Un prêtre orthodoxe en plateau délivrait ce message : "Nous sommes tous unis aujourd'hui, et nous devons nous unir et être courageux ensemble, parce que nous sommes tous citoyens d'un grand pays et attachés à notre patrie. Soyons ensemble, et ensemble, nous nous en sortirons mes chers amis." Rester unis et, en clair, ne pas poser de questions sur l'attentat, ses commanditaires ou l'échec des forces de sécurité.
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