L'avenir de Total est en Russie
La mort accidentelle de Christophe de Margerie sur le sol russe illustre les liens étroits qui liaient Total au pays. Des liens qui pèsent déjà 207.000 barils équivalent pétrole. Pour Total, la Russie devait devenir le premier pays d’extraction.
Vladimir Poutine pleure «un vrai ami de notre pays». Christophe de Margerie n’en faisait pas mystère. Il estimait que les sanctions occidentales contre la Russie dans le dossier ukrainien constituaient «une voie sans issue». Le 21 octobre, quelques heures avant sa mort, il répétait lors d’une réunion que les sanctions étaient «injustes et improductives». Il était un des rares grands patrons occidentaux à se montrer en Russie, malgré le contexte. On comprend que pour les dirigeants russes il s’agit d’une grande perte.
Mais ce soutien n’avait rien de philanthropique. Total est présent depuis 1991 en Russie. D’ici 2020, ce sera sa première source de production d’hydrocarbures. Le français a commencé par le pétrole, puis le gaz, il entend développer à présent les pétroles de schiste, dont la Sibérie détient les plus grandes réserves mondiales. De Margerie a beaucoup investi en Russie, mais «dans l'intérêt de son entreprise», souligne Alexandre Frolov, le directeur adjoint de l'Institut national de l'Energie, cité par l'AFP.
Pour faire sa place, Total s’est associé aux grands du secteurs. Le gazier Novatek dont il possède 18% du capital, Lukiol pour explorer des réserves de pétrole de schiste sur le gisement de Bazhenov en Sibérie, et récemment avec l’incontournable Gazprom pour un projet en mer de Barents.
Le projet de Termokarstovoye fournira ses premiers mètres cubes de gaz en 2015. Les six millions de mètres cubes annuels, transportés par des pipelines construits sur le permafrost, seront liquéfiés dans une usine distante de 180 kilomètres.
Embargo et sanctions économiques n’ont pas fait obstacle aux ambitions du pétrolier français. Seule la coentreprise avec Lukiol est arrêtée. Quant au projet Yamal de construction d’une usine géante de liquéfaction de gaz, il se fera avec des capitaux chinois. En effet, Total ne peut plus recourir aux financements en dollars d’un projet qui se monte à 27 milliards de dollars.
La mort de Christophe de Margerie ne changera en rien la politique de Total en Russie, tant le pays est vital pour le développement du groupe.
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter