"On aurait dû le tuer nous-mêmes, c'est mon seul regret" : à Kiev, la mort annoncée d'Evguéni Prigojine réjouit autant qu’elle inquiète
Après des mois d'exactions commises en Ukraine par les mercenaires de Wagner, l'annonce de la mort du patron du groupe paramilitaire réjouit les habitants de la capitale ukrainienne, qui craignent cependant qu'elle soit la preuve de la radicalisation de Vladimir Poutine, que de nombreuses voix accusent d'être responsable de sa mort.
"Je prie pour que ce soit vrai" : voilà les mots d'une jeune Ukrainienne de Kiev, jeudi 24 août, après l'annonce de la mort d'Evguéni Prigojine, le patron du groupe paramilitaire Wagner, dans un crash aérien mercredi. En Ukraine, on accueille la nouvelle avec prudence, car ici, peut-être encore plus qu'ailleurs, les informations venues de Russie sont scrutées avec énormément de méfiance.
"Un signal aux élites russes"
Les autorités russes n'ont pas officiellement confirmé sa mort, annoncée notamment par la chaîne Telegram Grey Zone, canal de communication du groupe de mercenaires. Les corps des dix occupants de l'avion ont été retrouvés au nord-ouest de Moscou, en Russie, jeudi matin, mais ceux-ci n'ont pas encore été identifiés.
Son mari, soldat, a perdu la vie dans le Donbass, là où les hommes de Prigojine ont mené les combats parmi les plus sanglants durant des mois. Réaction d'un blogueur très populaire en Ukraine :
"Après tout ce qu'il nous a fait subir, on aurait dû le tuer nous-mêmes, c'est mon seul regret."
Un blogueur ukrainienà franceinfo
Très attendue, la réaction de Volodymyr Zelensky est finalement intervenue lors d'une conférence de presse à Kiev : l'Ukraine n'a "rien à voir" avec la mort du leader de Wagner. "Tout le monde voit bien qui à quelque chose à voir avec ça", a-t-il indiqué. Déjà, mercredi soir, son conseiller, Mykhaïlo Podoliak, avait réagi rapidement en sous-entendant sans grand détour que Prigojine avait été éliminé par le Kremlin : "Avec l'élimination spectaculaire de Prigojine, deux mois après la tentative de coup d'État, Poutine, donne un double signal : un signal aux élites russes, mais aussi aux soldats russes. Comme pour dire : 'Si vous me trahissez, je vous éliminerai.'"
"C'est forcément inquiétant pour l'Ukraine"
En Ukraine, personne ne va pleurer la disparition de Prigojine, bien évidemment, mais elle génère une forme d'inquiétude : depuis le début de la guerre à grande échelle, depuis très exactement un an et demi, maintenant, les autorités ukrainiennes le martèlent : l'Ukraine ne s'en sortira que lorsque le régime russe s'autodétruira. "C'est la preuve que Poutine se radicalise encore un peu plus, s'inquiète Tatiana, une habitante de Kiev. Il y a deux mois, lorsque Prigojine marchait sur Moscou, nous espérions que Poutine se fragiliserait. Nous comprenons que c'est tout le contraire et c'est forcément inquiétant pour l'Ukraine."
Comme elles, de nombreuses voix voient l'ombre à peine voilée du maître du Kremlin dans la mort de Prigojine.
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